Essilor et la conquête de l'Asie

Extraits

[...] La Chine est donc un marché gigantesque qui connaît un phénomène de rattrapage durable en termes de niveau de vie et donc de profil de consommation : 120 à 150 millions de consommateurs chinois présentent déjà un profil comparable aux marchés des pays développés (volume et type de consommation), cette cible ne peut que croître et se diversifier, offrant ainsi autant d'opportunités nouvelles à pour le marché des verres optiques ophtalmiques. Plus précisément, on estime à 300 millions le nombre de porteurs de lunettes en Chine en 2000[4]. Donc avec un taux de renouvellement d'une paire tous les 6 ans, cela représente 50 millions de paires de lunettes par an. Bien entendu l'homme peut se passer de correction visuelle. Néanmoins les verres ophtalmiques ont cela d'exceptionnel qu'il s'agit d'un bien qui change véritablement le confort de vie. [...]

[...] Enfin, notons que l'alliance n'a pas été profitable uniquement à Essilor puisque Nikon a effectivement obtenu l'utilisation d'un réseau de distribution mondial pour ces marques et a ainsi pu profiter la progression de la joint-venture en terme économique. Tous les documents qu'il nous a été donné de consulter semblent présenter ce constat optimiste. Aussi la seule critique que nous avons pu constatée correspond au retard pris au Japon vis-à-vis d'Hoya, retard qui est aujourd'hui accentué puisque ce concurrent nippon a réussi à prendre une petite avance technologique dans certains domaines, comme la technologie free-form de fabrication des verres. [...]

[...] De plus le Japon constitue un grand foyer d'innovation technologique. En effet, nombres de grandes entreprises japonaises sont spécialisées dans les technologies de pointe et investissent dans la recherche et le développement. S'installer au Japon permet donc de bénéficier de se rapprocher de ce vivier innovant. Or dans un monde où les innovations technologiques se succèdent rapidement et sont la clef du développement d'une société une telle proximité est bénéfique. Cependant la situation des investissements pour la recherche et le développement au Japon est assez particulière : s'il y a de forts investissements directs pour la recherche, la part accordé au capital risque est assez faible. [...]

[...] D'autre part, ses engagements sont mis en ouvre selon un calendrier graduel. In fine c'est la capacité de la Chine à poursuivre les réformes structurelles engagées qui sera déterminante.[8] Par ailleurs, l'Agence française de développement (AFD) est à présent autorisée à intervenir en Chine. Elle a signé un premier financement de projet : (35 MEUR) avec la partie chinoise, qui concerne le yunnan (projet d'axe routier pour désenclaver cette province) et s'inscrit dans le cadre régional du GMS (sous-région du Grand Mékong) en cofinancement avec la banque asiatique de développement (BAD). [...]

[...] Ainsi Essilor augmente ses marges, canalisé par la globalisation des modes de consommations et l'élévation du niveau de vie. Par exemple, parce que la problématique est similaire, citons qu'en Inde la classe moyenne représente déjà la population totale des Etats-Unis (200 millions sur 850 millions d'habitants).[18] Donc un potentiel quasi similaire pour le verre organique à plus forte valeur ajoutée que le verre traditionnel. Néanmoins servir le cinquième d'une population, c'est passé à côté de la manne exceptionnelle que représentent les personnes défavorisées. [...]