Dans quelle mesure les menaces de guerre économique, commerciale et douanière formulée par les États-Unis ont-elles fragilisé la reprise constatée du marché de l'acier en 2018 ?

Extraits

[...] SWOT Dès lors, le secteur connaît un grand nombre de bouleversements, nécessitant, pour en comprendre tous les enjeux, une analyse SWOT Strengh : Les forces du marché de l'acier sont aujourd'hui limitées. Cependant, le secteur dispose encore de capacités de productions modernes et efficaces et peut, aujourd'hui, absorber tout pic de consommation sans générer une augmentation des prix qui soit trop brutale pour l'économie. Par ailleurs, il pourrait être considéré comme une force de ce marché de bénéficier, au moins implicitement, d'un soutien important des États dans la mesure où ces industries représentent, sur le plan stratégique (et parfois politique), un atout non négligeable. [...]

[...] En effet, l'acier étant un élément stratégique et facteur d'emplois pour les économies concernées, chaque pays a intérêt à chercher à imposer une réduction générale des capacités de production des autres pays tout en conservant les siennes afin d'être le principal bénéficiaire de cette réduction tout en bénéficiant d'un nouvel avantage comparatif dans la guerre commerciale que se livrent aujourd'hui les grandes économies mondiales et notamment la Chine, l'Amérique du Nord et l'Europe. Ainsi, il est possible de considérer que la décision d'augmentation des frais de douanes au niveau mondial, s'il risque d'avoir des effets négatifs sur le reste de l'économie, notamment en réduisant la richesse mondiale provoquée par la multiplication des échanges dans un modèle libéral, pourrait, à court terme, produire des effets très favorables sur le marché de l'acier en augmentant les prix et donc en garantissant une meilleure rentabilité de ce secteur. [...]

[...] Tout d'abord, un maintien à long terme de prix bas et d'une rentabilité faible pourrait limiter les investissements réalisés par les entreprises de ce secteur et, à terme, complexifier la transformation de ces sociétés, notamment en cas d'innovation radicale. Par ailleurs, la baisse tendancielle du niveau de consommation d'acier par point de PIB représente l'autre danger majeur pour une industrie déjà en surcapacité de production alors que le niveau de croissance ne semble pas pouvoir compenser cette baisse ; Ainsi, l'analyse SWOT révèle que la situation politique, bien que potentiellement facteur de crise, peut également se révéler une opportunité de restructuration de ce secteur face à des perspectives de long terme défavorables. [...]

[...] Ainsi, pour l'OCDE, le taux d'utilisation des capacités de production des usines sidérurgique approcherait des 72 % qui doit être comparé au niveau d'utilisation du début des années 60 qui variaient entre 95,6 et 84 C'est dans ce contexte de relatif espoir du marché de retrouver un bon niveau de stabilité que la décision du Président américain Donald Trump intervient. Dès lors, il est intéressant de se demander dans quelle mesure les menaces de guerre économique, commerciale et douanière formulée par les États-Unis ont-elles fragilisé la reprise constatée du marché de l'acier en 2018 ? [...]

[...] La sidérurgie reste, en effet, l'un des éléments majeurs d'autonomie d'un pays dans la mesure où ses applications concernent un grand nombre de marchés économiques et particulièrement de l'industrie, du BTP et de l'armement. À ce titre, il n'est pas anodin que l'Union européenne ait connu l'une de ces premières itérations sous la forme de la Communauté européenne du charbon et de l'acier (CECA) dont l'objectif de mise en commun des facteurs de production entre pays européens des capacités énergétiques et sidérurgiques visait à complexifier voire à rendre impossible l'imminence de toute guerre entre les pays européens qui en étaient membres. [...]