Alliance, Air France, Air France-KLM, compagnies aériennes, étude de marché des compagnies aériennes, alliance stratégique, théorie des couts de transactions, théorie des ressources et des compétences, TCT, TRC, transport aérien, hub Air France, Skyteam, DAS
En France, le transport aérien est en transformation. Là où il y avait de grandes compagnies, il n'en subsiste plus qu'une : Air France. Alors que toute l'industrie aérienne est en crise et même si les chiffres ne sont pas pleinement satisfaisants, c'est certainement une des compagnies qui résistent le mieux. Ces chiffres valident la stratégie que mène Air France depuis plusieurs années.
Cette stratégie est basée sur les atouts forts de la compagnie tels que son réseau équilibré et son hub, mais surtout sur le tissage d'un solide réseau d'accords commerciaux et stratégiques.
Ainsi, l'un des phénomènes les plus significatifs de l'environnement concurrentiel des entreprises durant les dix à quinze dernières années touche également le secteur du transport aérien. La complexité des projets de développement, la mondialisation, l'impact du temps sur la réalisation des stratégies concurrentielles incitent les firmes à rechercher d'autres modes de développement.
Un certain nombre de mutations récentes ont accéléré les restructurations au sein de nombreux secteurs en offrant de nouvelles opportunités aux firmes et expliquent l'apparition de développement rapide des alliances stratégiques. Mais même dans le transport aérien, la coopération interentreprises n'est pas un phénomène nouveau [Harrigan 1988, Chandler 1977, Powell 1987], mais n'a fait l'objet d'un réel intérêt que depuis le début des années 1980 [Jolly, 2001].
Ce qui est nouveau c'est la fréquence du phénomène des alliances, la multiplicité de ses formes et sa complexité croissante [Manguzzato, 1994], l'élargissement de ses objectifs [Delapierre, 1991] puisque la fonction des alliances stratégiques d'étale sur l'ensemble de la chaîne des valeurs.
Ainsi, l'intérêt croissant de la littérature semble être corrélé avec le développement significatif d'accords entre entreprises, faisant apparaître les alliances, non pas tant comme un mode stratégique simple, mais comme une caractéristique fondamentale du développement des entreprises [Lyon, 1991]
Dans le transport aérien, les alliances sont actuellement le pivot de la recomposition du secteur. Le phénomène d'émergence et de montée des alliances a créé de nouvelles organisations. Dans le transport aérien, les alliances s'affirment comme une option stratégique des compagnies aériennes et ont bouleversé le secteur.
Air France à la différence des entreprises concurrentes a résisté à la crise du 11 septembre, cependant toutes les compagnies n'ont pas eu la même chance. Le climat social dans l'aérien français a rarement été aussi mauvais, Air Lib oblige. Au même moment, l'État qui contrôle actuellement 54,4 % d'Air France a l'intention de céder 30 à 40 % du capital de la compagnie. L'ouverture de capital a pour objectif de "donner à la compagnie de nouveaux espaces de liberté afin de lui permettre de se développer sur la planète entière."
Suite à l'annonce du gouvernement de privatiser Air France, de nombreuses questions sont soulevées. L'un des buts affirmés de cette réduction de capital de l'État est de permettre à la compagnie de consolider ses alliances notamment dans le cadre de SkyTeam. Ainsi, même si les résultats actuels prouvent que la compagnie fonctionne très bien avec l'actuelle situation, il apparaît indéniable que la compagnie française va connaître de nouveaux grands bouleversements.
L'évolution récente de l'environnement des compagnies aériennes a entraîné de nouveaux modes de création et de répartition de la valeur qui découlent des transformations du cadre politique et réglementaire. Dans un environnement concurrentiel exacerbé, Air France a privilégié une stratégie de croissance tant interne qu'externe, de création de valeur ajoutée et de différenciation des produits.
[...] Elle souligne le fait que le développement de SkyTeam soit un atout important pour chacune des compagnies membres, tant pour ses résultats que pour ses salariés. Depuis le 11 septembre, les compagnies membres ont participé à la mise en place de nouvelles procédures en matière de sûreté et d'assistance aux passagers. En soutien de cette démarche, les présidents ont approuvé une charte, soulignant l'étroite coopération entre chaque compagnie membre de l'alliance ainsi qu'avec les autorités gouvernementales pour que l'alliance offre le meilleur niveau de sûreté, de sécurité et de qualité. [...]
[...] Pour mieux étudier et comprendre le poids des alliances dans la stratégie d'Air France, je vous propose mon analyse de la presse sur Air France ces dix dernières années afin de voir les caractéristiques et les enjeux de ces alliances. Ma recherche se fonde sur des entrevues ainsi que sur l'étude de sources comme les revues spécialisées et générales, la presse quotidienne, les rapports et la communication interne d'Air France ainsi que des études d'autres chercheurs. Cependant, dans le contexte actuel que connaît le transport aérien et compte tenu des bouleversements qui se préparent à Air France, les démarches pour accéder aux personnalités de la compagnie française sont longues et périlleuses et se soldent fréquemment par des échecs. [...]
[...] Les présidents de SkyTeam ont déclaré "nous sommes fiers de recevoir cette récompense"[ ]"depuis le lancement nous ne ménageons pas nos efforts pour faire de SkyTeam une référence dans le secteur du transport aérien. Nous sommes bien placés pour poursuivre notre développement". En trois ans, SkyTeam a accueilli de nouveaux membres, étendu son réseau et a augmenté le nombre de ses passagers. En 2002, l'alliance a été la première à bénéficier de l'immunité antitrust, accordée par le département américain des transports à la fois pour ses routes transatlantiques et transpacifiques. Les compagnies américaines ont actuellement besoin de réagir. [...]
[...] Ces compétences sont enfouies dans les systèmes techniques et scellées dans les compétences des employés[13]. Ces savoirs sont difficilement transférables car il sont tacites, non enseignables, complexes et rattachés à un système non observable, en l'occurrence le système organisationnel[14]. Ainsi, l'idée de base de cette théorie est donc que certains savoir-faire sont "organisationnels", c'est à dire incommunicables en dehors de la mise en place d'une certaine organisation, dont ils sont indissociables. Le recours aux alliances peut être considéré comme le meilleur moyen d'accéder à des ressources stratégiques complémentaires. [...]
[...] Cependant, on peut se demander quelle serait la situation d'Air France si elle avait pris des participations dans le capital de Delta Airlines qui vient d'annoncer la suppression de emplois. Aujourd'hui, Air France se développe bien mieux que tous ses concurrents. Aujourd'hui, la décision de la privatisation n'est plus à prendre. Elle a été prise il y a dix ans. Le nouveau processus de privatisation a été lancé en juillet 2002, et devrait aboutir, en principe, en septembre 2003, à un moment choisi en fonction de la "fenêtre" politique et du climat boursier. Reste que ce dossier est stratégique. [...]
Référence bibliographique
Source fiable, format APALecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture