Ergonomie, projets architecturaux, travailleurs en situation de handicap, aménagement de l'espace, ambiance sonore, répartition des tâches, transmissions d'informations, ergonomie au travail
Cette étude ergonomique vise à répondre à une demande émise par une entreprise concernant le déménagement de deux ateliers de travail (ateliers de sous-traitance et de fabrication de chaises) dans une salle polyvalente temporaire pendant le temps des travaux de rénovation du bâtiment dans lesquels se trouvent actuellement ces deux ateliers. Les travaux de rénovation se dérouleront à partir de janvier 2013 sur une période de onze mois.
L'importance de cette étude réside dans les nombreux enjeux mis en exergue par le regroupement des travailleurs en situation de handicap des deux ateliers pour la première fois dans un même espace de travail d'une superficie de 200 m2.
Dans un projet d'aménagement de l'espace, l'ergonome tient compte à la fois des ressources essentielles à l'activité, des contraintes fortes rencontrées dans l'activité de l'opérateur, des caractéristiques de l'opérateur et des aspects techniques et architecturaux.
Ainsi, l'utilité de cette étude, au-delà d'un questionnement sur l'aménagement du futur espace de travail, est de mettre en évidence la réalité des situations de travail dans le but d'anticiper les conséquences du changement et fournir des recommandations adaptées à l'activité des travailleurs en situation de handicap et qui se prolongent dans le temps.
[...] Tout d'abord, nous avons émis l'hypothèse que l'environnement de travail dans lequel les travailleurs de la zone de découpe de l'atelier de sous- traitance réalisent leur activité conduirait ceux-ci à se concentrer davantage sur leurs tâches afin de surmonter cet environnement contraignant. Cette hausse de la concentration pourrait entraîner une charge de travail élevée, une fatigue prononcée en fin de journée et pourrait influencer le temps de réalisation de la tâche. Les observations systématiques révèlent de fortes contraintes vécues par les travailleurs, particulièrement par ceux se trouvant dans la zone de découpe, concernant l'ambiance sonore et le matériel mis à disposition. [...]
[...] Ce point est d'autant plus essentiel pour le travailleur qui se déplace souvent pour organiser le travail. Néanmoins, cet espace ouvert ne permet pas de travailler au calme. Les observations ont effectivement révélé un inconfort sonore dans l'espace de travail qui émane de deux compresseurs d'air alimentant les machines de découpe. Le bruit est fort et se propage au-delà de la zone de découpe. Le moniteur d'atelier qui se trouve à l'opposé de la zone de découpe est gêné par le bruit : te rends compte, je suis à l'autre bout de l'atelier et j'entends le bruit. [...]
[...] La moyenne d'âge des travailleurs est de 44 ans (20 ans pour le plus jeune et 64 ans pour les plus âgés). La majorité d'entre eux présentent des troubles psychiques, intellectuels et visuels. Nous avons observé l'activité des travailleurs durant trois jours de 9 h à 17 h (horaires de travail des travailleurs) avec 1 h de pause le midi, soit une durée totale de 21 h. L'atelier se découpe en trois activités : la zone de mise sous pli, la zone d'ensachage de thé et la zone de découpe. [...]
[...] Ce modèle de l'activité présente les familles d'activité émergeant de l'interdépendance des ateliers de fabrication de chaises et de menuiserie. La famille représentée en couleur n'apparaît pas toujours dans l'activité des travailleurs et du menuisier. Figure 4 : Familles d'activité émergeant de l'interdépendance de l'atelier de fabrication de chaises et de l'atelier de menuiserie L'organisation des espaces de travail et la proximité géographique des ateliers de fabrication de chaises et de menuiserie permettent des actions et des interactions verbales récurrentes entre les travailleurs et le menuisier au cours de la journée. [...]
[...] Il demeure donc important d'analyser cette situation de travail afin de, par la suite, trouver des solutions pour le futur espace de travail. Afin de mettre en évidence un niveau d'écart entre les travailleurs, nous avons comparé pour chaque activité, à l'exception de celle de préparation et organisation, les actions d'un travailleur qui fait des rotations entre les zones de travail et d'un autre travailleur qui reste en permanence au même poste de travail. Deux travailleurs réalisant l'activité de découpe de pompe (T1 et T2) et deux autres réalisant l'activité de contrôle (T3 et T4) ont été observés sur une période de trente minutes. [...]
Référence bibliographique
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