Attractivité et stratégies des firmes multinationales

Extraits

[...] Cette partie doit mettre en avant la nécessité d‘une analyse spatiale avant de définir clairement les déterminants de la localisation des entreprises. Enfin sera examiné le rôle des Etats, dont l'ingérence en matière d‘attractivité des territoires s'institutionnalisant notamment par la mise en oeuvre de mesures fiscales ou dépensières, peine à se traduire en terme d'attractivité durable d'une zone géographique donnée ; les politiques structurels touchant à l'éducation ou au développement des infrastructures, en constituant un préalable nécessaire à l'ambition d'un territoire à attirer des entreprises, génèrent des effets bénéfiques à long terme et constituent le seul cadre pertinent à travers lequel devrait s'opérer les politiques de renforcement de l'attractivité. [...]

[...] Un très grand nombre de travaux montrent que, même lorsque les facteurs essentiels de la localisation sont pris en compte (demande, coûts les entreprises tendent à choisir des localisations qui accueillent déjà une forte densité de firmes du même secteur. De plus de très nombreuses analyses empiriques viennent soutenir l'idée selon laquelle la présence dans une région de grandes entreprises (notamment des firmes multinationales) y favorise la croissance de la productivité. Le développement de pôles spécialisés autour d'une activité fait alors de ces localisation des endroits "où il faut être" pour conserver un lien étroit avec les avancées des concurrents et bénéficier des biens publics formels et informels générés naturellement du seul fait de la concentration. [...]

[...] Plus généralement, différents travaux montrent que les entreprises sont effectivement sensibles aux différences de fiscalité. Mais l'effet marginal d'une réduction d'impôt sur l'attractivité demeure faible au regard de l'importance que revêtent d'autres variables comme l'accès au marché ou les risques de change. Quant aux politiques de développement local, leur impact sur le pouvoir attractif des régions et des pays est plus difficile à estimer. De nombreux tests empiriques visant à mettre en évidence une corrélation positive entre les aides publiques au développement local (notamment les fonds structurels européens) et le pouvoir d'attraction des territoires ont été menés : aucun ne montre de relation réellement significative (certains travaux observent même une relation négative entre le montant des aides au développement allouées à une région et la probabilité qu'une entreprise la choisisse comme lieu d'implantation). [...]

[...] La décision de M. GAYMARD, juge et bourreau des RTT coupables du crime de non-conformisme vis- à-vis d'une certaine idéologie, s'inscrit dans la tendance du moment : la mode est en effet à la libéralisation, tout particulièrement celle du marché du travail. Délocalisation Expression rendue populaire par la nécessité de trouver une justification implacable, celle de la fatalité, à la détresse des salariés qui en sont les victimes, et qui ne fait que traduire l'une des multiples facettes du processus de marché. [...]

[...] L'Ile-de-France est la première région d'implantation d'entreprises étrangères en France (cf. : annexe 1). L'Ile-de-France est la seconde région d'implantation des 500 plus grandes entreprises du monde selon Fortune, derrière Tokyo, mais devant Londres, New York et Chicago. L'étude Fortune 2003 montre clairement le rôle de leader que joue Paris en Europe, pour l'installation des sièges sociaux des grandes entreprises. Début 2002, La Région concentre établissements dont le siège social est à l'étranger, soit 45,7% de ceux implantés en France. [...]