Banque Goldman Sachs, banque d'invesstissement, culture d'entreprise, normalisation, introduction en bourse, faillites, sphère financière new-yorkaise, sphère financière mondiale, subprimes
« La première chose qu'il faut que vous sachiez sur Goldman Sachs, c'est qu'elle est partout. La banque d'investissement la plus puissante du monde est une formidable pieuvre vampire enroulée autour de l'humanité, enfonçant implacablement son suçoir partout où il y a de l'argent. » (Matt Taibbi, Rolling Stone, juillet 2009).
Cette citation révèle un certain malaise dans la presse internationale concernant celle qui est dénommée « the Firm » à Wall Street. En effet, elle est la première parmi ses concurrentes à avoir retrouvé le lustre pré-crise de 2008, à avoir remboursé l'aide gouvernementale controversée accordée par le plan Paulson et à se soustraire aux conditions imposées par l'Etat en matière de rémunérations. Ses rivaux historiques ont soit disparu faute de soutien politique comme Lehman Brothers, soit ont été racheté par d'autres établissements à l'image de Merril Lynch (par Bank of America).
Cette banque qui attire autant de convoitises qu'elle ne provoque de polémiques cristallise tous les maux de la finance actuelle. Elle est accusée d'avoir contribué à plonger le monde dans une crise régulièrement comparée à celle de 1929 par son ampleur et être encore la référence, le symbole d'un système aujourd'hui honni du grand public. En outre, le nombre important d'hommes politiques ayant fait leur classe chez Goldman Sachs interpelle le monde médiatique.
Cependant, rien ne prédestinait cette modeste banque créée par un immigré allemand d'origine juive au milieu du XIXe siècle à devenir la référence des banques d'investissement mondiales.
En quoi les compétences propres et les liens qu'entretient Goldman Sachs avec le monde politique américain lui ont-il permis de surmonter les difficultés propres à toutes les institutions financières depuis sa création?
[...] La banque prend alors sa dénomination actuelle, Goldman Sachs and Co. D'ailleurs, pour la plus grande partie de son histoire, la banque Goldman Sachs a été dirigée par trois grandes familles qui sont les Goldman, les Sachs et les Weinberg. Elle restera de fait une institution privée jusqu'à l'ouverture de son capital au public qui eut lieu en 1999. Cette stabilité dans sa gestion alors que toutes ses rivales sont passées dans le public depuis fort longtemps est assez exceptionnelle à ce niveau et révèle une véritable culture d'entreprise à laquelle certains attribuent une partie de son succès. [...]
[...] Henry Paulson, ancien PDG de Goldman Sachs devient secrétaire national au trésor au milieu de l'année 2006. Il est nommé par George W. Bush et exerce son mandat de 2006 à 2009. A ce titre, il doit faire à une crise sans précédent issue du monde bancaire et financier, la crise des subprimes. Cette dernière a mis à mal l'ensemble d'un système qui était jusque-là en pleine euphorie. Comme d'autres pays, le gouvernement américain se doit de présenter un plan de sauvetage pour éviter une contagion à l'ensemble de l'économie mondiale. [...]
[...] CONCLUSION : Nous venons de voir les facteurs de la fabuleuse réussite de Goldman Sachs. La banque a fêté ses 140 ans d'existence l'année dernière, et son développement est passé par plusieurs étapes. D'un petit établissement familial traitant des billets de trésorerie, elle est devenue l'institution la plus influente de la sphère financière new-yorkaise et mondiale. Un facteur déterminant à l'origine de cette réussite est le lien qu'elle entretient avec le pouvoir. Ces liens sont remarquables et de plus en plus puissants. [...]
[...] On accuse Goldman Sachs d'avoir tué son frère ennemi En tout état de cause, la banque fondée par Marcus Goldman sort renforcée de cette période de troubles. The Firm prend alors tout son sens. Cette controverse se trouve renforcée lorsque l'on sait que Goldman Sachs n'était pas l'établissement le plus exposé aux subprimes, au contraire de sa rivale. D'ailleurs, elle a remboursé par anticipation l'aide gouvernementale accordée par le plan Paulson, afin de se soustraire à toutes règles contraignantes en matière de rémunérations. [...]
[...] Il faut remarquer que cette relation entre les employés de Goldman Sachs et le pouvoir américain transcende les clivages politiques. Robert Rubin a officié sous le mandat du démocrate Bill Clinton, alors que Henry Paulson a exercé sa fonction sous la gouvernance du républicain George W. Bush. On retrouve donc des anciens de la firme au sein des deux parties majoritaires aux Etats-Unis. Un apport non négligeable Evidemment, une liste si importante conjuguée à une culture d'entreprise fortement présente ne peut que provoquer la suspicion sur une banque aux intérêts internationaux. [...]
Référence bibliographique
Source fiable, format APALecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture