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Symbole de la mondialisation, les délocalisations sont aujourd'hui présentes dans de nombreux secteurs. Le secteur du luxe, véritable fierté de certaines industries nationales, comporte lui aussi des entreprises qui délocalisent. D'ailleurs, le phénomène demeure difficilement appréhendable et très complexe en raison du caractère antinomique qu'il entretient avec la notion de luxe. La sensibilité du sujet le rend d'autant plus difficile à exploiter que les marques ne communiquent que très peu sur ce thème. C'est également pour cela qu'il existe de grandes différences entre la théorie et la pratique. La théorie apporte des informations qu'il est très difficile d'obtenir dans la pratique.
L'économie mondiale connaît depuis la crise mondiale de 2008 de profondes difficultés à la fois pour les pays et pour les entreprises. Les crises sont pour les entreprises « de redoutables révélateurs de compétitivité et les marques de luxe s'en sortent de manière inégale ». A l'heure où les résultats financiers de nombreuses marques de luxe sont en forte croissance chaque année, il est d'autant plus intéressant d'analyser le phénomène des délocalisations pour comprendre d'une part les motivations et les freins et d'autre part tenter de mesurer la profitabilité de cette stratégie sur la performance des marques de luxe. Il est également intéressant de se questionner sur le paradoxe concernant les motivations des entreprises en croissance à l'idée de délocaliser certains produits.
[...] Des facteurs externes permettent également aux différentes maisons de luxe de profiter pleinement de la délocalisation. C'est le cas notamment de la hausse des standards de qualité en termes de production en Chine ou de la souplesse des labels d'origine. L'étude des cas pratiques permettra de mettre en exergue les choix stratégiques pris par différentes marques. Ces cas pratiques permettront de mesurer la profitabilité ou non de la délocalisation à des degrés différents associée à des marques aux champs d'actions divers. [...]
[...] Cette conjoncture a une influence directe sur les marges. Jean-Marc Jacot, directeur du fabricant de montres Parmigiani indique : Pour nous, les coûts des matières premières ont doublé au cours des deux à trois dernières années. Cela affecte nos marges car nous ne pouvons pas augmenter nos prix chaque fois que les matières premières montent Face à cela, délocaliser une partie de la fabrication ou une étape de la production permet de reconquérir les marges sur d'autres paramètres comme la main d'œuvre par exemple. [...]
[...] Leur image est donc en très forte corrélation avec la qualité perçue par le consommateur et la créativité des produits. Jouer sur une de ces deux variables est donc un pari très risqué auquel se livrent de plus en plus de marques. Souvent attirés par le profit à 39 court terme, certaines enseignes ne mesurent pas les coûts que peut entraîner la détérioration de leur image de marque à long terme. L'impact des délocalisations peut être négatif à la fois sur les attitudes d'achat mais aussi sur la qualité perçue par le consommateur. [...]
[...] Figure 1 : Répartition des emplois supprimés en Europe, par type d'opérations (industrie et services), du 1 er janvier 2002 au 15 juillet 2004) Source : MERCIER-SUISSA C., L'essentiel des stratégies d'internationalisation des entreprises, éditions Gualino, Paris Même si l'industrie du luxe n'est pas le secteur dans lequel il y a le plus de délocalisations, nombreuses sont les marques qui s'associent avec des sous-traitants étrangers travaillant pour plusieurs autres marques et qui de ce fait ferment peu à peu leurs ateliers d'origine. Les soustraitants des grandes marques encore installés sur le sol français voient leurs commandes en baisse chaque année. En 2009, la baisse des commandes de 20% a accéléré les fermetures d'usines et supprimé 10% à 15% des effectifs1. La disparition de la fabrication française pour des marques de luxe dont le label Made in France est un support de communication qui leur assurent une certaine crédibilité et du prestige est la conséquence des délocalisations. [...]
[...] L'appellation de Haute Couture est régie par la fédération française de la couture et son obtention est soumise à plusieurs conditions. Les maisons de couture candidates doivent employer un minimum de vingt salariés, réaliser vingt-cinq passages par collection et être localisées en France, de préférence à Paris. Cette réglementation permet au secteur de résister face à la disparition des ateliers spécialisés et à la multiplication des délocalisations du luxe accessible Cette réglementation concernant la Haute Couture montre clairement la différence qualitative qu'il peut y avoir entre une fabrication artisanale française et une fabrication industrielle étrangère. [...]
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