Fusion-acquisition, GDF Suez, contexte économique, contexte politique, rôle de l'Etat, diversification des activités, capacité d'investissement, recherche développement, culture d'entreprise
GDF, premier fournisseur de gaz naturel français et Suez, cinquième producteur d'énergie en Europe et deuxième fournisseur français en énergie, ont récemment décidé de s'associer et de ne former plus qu'un seul et même groupe : GDF– Suez. L'objectif était clair : devenir le leader incontesté en Europe, et être capable de rivaliser avec les plus gros groupes mondiaux.
Cette fusion entre les deux entreprises spécialisées dans l'énergie semble répondre à un nouveau type de consommation, et ainsi correspondre aux besoins actuels. Tout semble indiqué pour permettre à cette fusion de se dérouler dans le climat le plus propice qui soit. Mais ce projet, aussi ambitieux soit-il, comporte de nombreux points litigieux qui ont dû être traités tout au long du processus de fusion.
Pendant de nombreux mois, les deux parties ont dû faire face à des ralentissements, des critiques et des contraintes législatives, qui n'ont pas permis à la fusion de se dérouler de la manière la plus facile qui soit. Ainsi, il sera question tout au long de ce mémoire de ce long processus de fusion et de l'intérêt que ce projet présente au vu du contexte actuel, notamment dans le secteur de l'énergie.
GDF possède peu de gisements de gaz et souhaite donc étendre ses activités au-delà du gaz afin de résister à la concurrence de l'Allemand E.ON et de l'Italien ENI. Le groupe aimerait ainsi se positionner sur l'ensemble de la chaîne des valeurs énergétiques, proposer des offres multi-énergies. D'autre part, GDF souhaite également profiter de la nouvelle ouverture du marché du marché de l'énergie en les développant au niveau européen et plus seulement national.
De son côté, Suez, à la base spécialisé dans le traitement de l'eau et des déchets, est au milieu d'une longue mutation et compte se développer dans le secteur de l'énergie d'où l'achat de la filiale belge Electrabel, premier fournisseur belge d'électricité, pariant sur une poussée de la demande. Mais la filiale est limitée au marché belge, ce qui ne satisfait plus Suez, souhaitant étendre l'activité en France, lieu du siège social. Ainsi, indépendamment, chacune des deux entreprises espère résoudre ses problèmes stratégiques en s'adossant à l'autre.
[...] Ainsi, ces deux groupes de taille moyenne, qui allaient connaitre alors une impasse stratégique et des difficultés pour croître, avaient la possibilité de régler ce problème, en se mariant et en créant un groupe énergétique puissant se situant d'emblée au premier rang européen. Normes environnementales plus lourdes Au niveau international, le début du nouveau millénaire s'est caractérisé par le renforcement important des exigences environnementales, avec notamment les fameux accords de Kyoto qui rendent coûteuses les émissions de gaz à effet de serre. [...]
[...] Nous espérons que cet argument est réel". D. FREINS ET CRITIQUES La durée de la mise en place de cette fusion entre GDF et Suez s'explique par le fait que tout au long du processus de fusion sont intervenus de nombreux freins, et les critiques ont également été très présentes de la part des acteurs du monde économique ou politique. Principalement, ces freins et ces critiques sont venus : de la commission européenne, des partis politiques et des syndicats. LA COMMISSION EUROPEENNE Pour la commission européenne, ce projet de fusion représentait une réelle menace, avec le renforcement de la position dominante de GDF, que ce soit en France ou en Europe, ce qui risquait de poser problème au niveau du libre accès au marché énergétique de la part d'autres groupes. [...]
[...] Et l'on sait qu'en période d'intégration, les entreprises ont tendances à être moins compétitives. ENJEUX POUR LES CONSOMMATEURS Thierry Saniez, délégué général à l'association de consommateur CLCV (Consommation, Logement et Cadre de Vie) En ce qui concerne les enjeux pour les consommateurs, Thierry Saniez est d'avis qu'à travers cette fusion il faut Eviter les dangers de la libéralisation du marché Il n'attendait qu'une seule chose de cette fusion : que les clients ne soient pas confrontés à une envolée des prix du gaz et de l'électricité, et il craignait que les problèmes vécus après les précédentes libéralisations, comme celle de la téléphonie, ne surgissent à nouveau Egalement, il pensait qu' il est évident, qu'il pourra y avoir une distorsion d'intérêts entre les actionnaires et les consommateurs, la logique du privé privilégiant la rémunération des actions donc que les actionnaires cherchent à hausser les tarifs du gaz comme de l'électricité, avec comme objectif d'augmenter les bénéfices. [...]
[...] Enfin, l'entreprise souffrait d'une lutte interne entre les salariés de GDF et de Suez pour obtention des nouveaux postes de direction. Pour ne pas privilégier les salariés de GDF face aux salariés de Suez (ou inversement) et créer des tensions supplémentaires, l'entreprise a décidé d'adopter la parité, pour que les postes de direction soient partagés équitablement entre les salariés de chaque entreprise. Bilan financier de la fusion Toute fusion est un processus difficile qui peut parfois menacer une entreprise financièrement. Avant de conclure, il est donc maintenant temps de voir si cette fusion a été bénéfique aux deux entreprises financièrement. [...]
[...] COMPLEMENTARITE GEOGRAPHIQUE GDF et Suez fusionnés, le groupe sera doté d'une implantation géographique mondiale ainsi que de nombreuses unités de stockage et d'une infrastructure de distribution sans comparaison. A l'exception de l'Allemagne, le groupe sera très présent en Europe, aux Etats-Unis ainsi qu'au Moyen Orient, grâce à Suez, et en Asie, en particulier en Inde et en Thaïlande, soit la totalité des régions du monde en pleine expansion sur le marché du gaz. COURSE A LA TAILLE Ce qui motive la fusion, c'est enfin la simple course à la taille. [...]
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