Internationalisation, théorie de OLI, stratégies d'internationalisation, stratégies de marketing international, développement international, risque pays, risque politique, risque économique, risque financier
On parle d'internationalisation lorsqu'une entreprise acquiert en dehors de son territoire d'origine des capacités de commercialisation, de production ou de recherche. Il peut s'agir de la création d'unités nouvelles ou du rachat d'unités existantes. Les prises de participation dans des entreprises existantes sont considérées comme des investissements directs à l'étranger (IDE) – et non comme de simples placements – si elles dépassent 10 % du capital. Y a-t-il internationalisation lorsqu'il y a seulement exportation ? Il paraît logique de répondre par la négative, car l'exportation pure, passant par exemple par une société de commerce, ne suppose aucune projection directe de l'entreprise sur l'extérieur. Toutefois, il est rare que l'exportation se fasse sans la moindre présence à l'étranger et l'exportation constitue généralement une phase exploratoire indispensable et il convient donc de l'intégrer dans ce schéma.
Une définition plus générale s'impose donc comme celle de SCARAMUZZA Michel (agrégé d'économie et de gestion) « l'internationalisation d'une entreprise revêt de multiples aspects mais peut s'appréhender, d'une manière générale, comme l'intrusion d'une firme sur des territoires géographiquement, culturellement, économiquement et juridiquement différents de ceux de son marché national dont ils sont séparés par des frontières multiformes (tarifaires, sanitaires, administratives, fiscales et réglementaires) »
Ce mouvement est ancien, puisqu'il acquiert une certaine importance dès le XIXe siècle. Après la parenthèse de l'entre-deux guerres, il a repris de la vigueur dans les années 60, dominé à l'époque par les implantations américaines à l'étranger. A partir du milieu des années 80, se dessinent une accélération et une diversification du mouvement d'internationalisation, qui touche aujourd'hui plus de pays et de secteurs d'activité que par le passé.
D'un point de vue théorique, l'internationalisation n'est pas très facile à comprendre. Dans un marché parfait, il est équivalent d'exporter des biens ou des facteurs. Pour qu'une entreprise décide de s'implanter à l'étranger – ce qui occasionne des coûts fixes irrécupérables –, il faut qu'elle y trouve un avantage, lié à une imperfection de marché, que l'exportation ne permettrait pas. Ce peut être un avantage de coût (une main-d'œuvre moins chère, par exemple, puisque la mobilité internationale du travail est faible), l'accès à une ressource propriétaire (technologie, information sur la demande) ou simplement l'accès à un marché protégé des importations par des barrières institutionnelles.
Dans tous ces domaines, des changements importants se sont produits ces dernières années. Les stratégies d'internationalisation ont une caractéristique commune : la volonté d'accéder à de nouveaux territoires, qu'il s'agisse de marchés ou de réserves de facteurs. Ce mouvement d'internationalisation révèle les transformations récentes des modalités d'organisation de l'économie mondiale.
Cette internationalisation qui est généralement l'objet d'une réflexion stratégique sur les modalités et le processus retenus est à l'origine d'une exposition aux risques particulières pour l'entreprise. Dans ce domaine, le cycle de la gestion globale des risques avec ses 4 grandes phases (rappelées ci-après) doit être un guide pour l'élaboration de la politique d'internationalisation en permettant la prise en compte des risques en amont du projet.
• L'identification des risques
- Les risques spécifiques et les sources de ces risques auxquels une entreprise est soumise doivent être identifiés et définis ;
- La détermination du niveau de risque et de rendement qu'une entreprise est prête a prendre doit être fondée sur ses objectifs et décrite en termes mesurables ;
- Le catalogue d'ensemble des risques d'une entreprise peut être étendu et diminué en fonction des changements de stratégie, d'un ajustement au marché, d'évolution technologique ou d'autres événements liés.
• La mesure des risques
- Les mesures doivent être suffisamment globales pour couvrir toutes les sources importantes de risque ;
- Les processus de mesures doivent répondre et évoluer en fonction des besoins des utilisateurs de ce type d'information ;
- Les positions ouvertes peuvent être décomposées en sous limites en fonction des contreparties, activités, produits ou toutes autres mesures utiles à la direction de l'entreprise ;
- Les normes utilisées pour mesurer chaque type de risque doivent reposer sur des principes similaires pour tous les produits et les activités mesurés.
[...] De plus en plus, ces deux sources de risques sont interdépendantes. La crise asiatique est archétype exemplaire : l'Indonésie a connu des bouleversements politiques (chute de Suharto) qui ont entraîné des soubresauts économiques (effondrement de la roupie, arrêt des investissements étrangers). Cependant la crise politique avait elle-même des origines économiques (corruption généralisée, endettement excessif fragilisant le système bancaire local). Compte tenu de la croissance du commerce mondial et des investissements internationaux, les enjeux liés au risque pays tendent à prendre une place primordiale dans les préoccupations des banques et des entreprises. [...]
[...] L'intensité de ce risque dépend donc du risque de résiliation d'une part et du risque d'appréciation de la devise étrangère d'autre part. L'exportateur n'est donc pas nécessairement dégagé de tout risque de change, même avec un contrat de change à terme. Exemple de couverture d'une exportation Graindor, exportateur européen d'huile de tournesol, vend à Good Morning, acheteur américain, pour USD, payable à trois mois. La facturation a lieu en USD. Les cours sont les suivants : Cours au comptant EUR/USD : 1,1990 - 1,1997. [...]
[...] Les entreprises sont donc confrontées au risque de change dès qu'elles effectuent des opérations commerciales en devises. Ce risque est lié à la volatilité des devises sur le marché des changes. L'arrivée de la monnaie unique dans l'Union Européenne a complètement modifié la donne sur les marchés européens. Le risque de change a complètement disparu entre la plupart des pays européens qui ont adopté l'euro comme monnaie d'échange. Néanmoins, il reste bien présent en ce qui concerne les échanges avec les autres pays. Pourquoi les fluctuations de monnaies peuvent affecter une entreprise ? [...]
[...] Par exemple, la Corée a été à plusieurs reprises envahie, longtemps colonisée par les Japonais avant de l'être d'une certaine façon par les Américains. Le pays a été une victime de la guerre froide. A cela il faut ajouter le problème de la division territoriale. Tout cela a obligé la Corée à se créer une forte identité nationale et à se méfier de l'étranger. Le pays a longtemps été très fermé. Les Coréens n'ont le droit de voyager librement à l'étranger que depuis 1989. L'internationalisation est quelque chose de nouveau pour eux. Cela ne s'apprend pas du jour au lendemain. [...]
[...] C'est l'interaction entre tous ces mécanismes qui forme la stratégie de gestion des risques de la société. Bien évidemment, les managers devront peser les avantages et les inconvénients d'une stratégie donnée pour identifier la meilleure combinaison possible. Une compagnie aérienne, par exemple, peut gérer son exposition à la volatilité du prix des carburants à travers un plan opérationnel. Pour illustrer ce type de couverture, il est possible de s'inspirer de l'actualité qui se faisait l'écho du développement de sociétés conseils dans le domaine du transport routier pour aider à la réduction du coût des carburants par une adaptation des modes de conduite et des plans de transport face à une envolée des prix du pétrole. [...]
Référence bibliographique
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