Assurance - mutuelle, liberté d'adhésion, engagement collectif, démocratie, solidarité, concurrence, banques coopératives, RSE Responsabilité Sociétale des Entreprises, MAIF, Banque Populaire, mutualiser, valeurs mutualistes
Mutualiser signifie mettre en commun (du latin mutare, changer, (muter), puis plus tard échanger) et a engendré « mutuelle » et « mutualiste ». On s'associe pour coopérer (dimension fonctionnelle) ou pour mutualiser (dimension structurelle).
Les entreprises mutualistes occupent une place signi?cative dans plusieurs secteurs économiques (assurance et prévoyance, banque, santé...) et revendiquent une éthique de gouvernance plus que centenaire. Elles font état de principes de liberté et de démocratie, de non-lucrativité et de solidarité.
Au-delà d'une évidente rhétorique institutionnelle ou militante, ces valeurs mutualistes participent de manière effective aux pratiques de gouvernance et de management des entreprises de statut mutualiste.
[...] Le sociétaire peut ainsi jouer des rôles s'inscrivant dans le lien social. Il peut ainsi selon l'expression des auteurs Faten Ben Slimane, Valérie Pallas et Evelyne Rousselet : « exercer un rôle de citoyen engagé localement, d'acteur porteur de valeurs coopératives pouvant l'amener à être un apporteur d'affaires, voire un ambassadeur de sa banque et faire aussi partie d'une communauté professionnelle. » En capitalisant sur la notion de RSE, les banques coopératives ont été amenées à repenser le sociétaire, lequel est requalifié de citoyen engagé, d'acteur local, militant afin de défendre ces valeurs, ou encore d'habitant du territoire, contribuant au développement de la communauté locale en soutenant des projets de développement économique locaux, sociaux et sociétaux. [...]
[...] Ce principe conduit à la mise en place d'un mécanisme permettant de mutualiser les résultats positifs ou négatifs sur l'ensemble des sociétaires, voire des clients, lequel peut prendre plusieurs formes (réduction des cotisations ou au contraire rappels de cotisations ou augmentations tarifaires destinés à couvrir des pertes conséquentes, rémunération directement ou non des sociétaires des banques mutualistes, versement d'intérêts sur la base du nombre de parts sociales souscrites à l'occasion d'emprunts, ou encore bénéfice de conditions préférentielles de prêts). Ces dispositifs d'ajustement économique peuvent constituer un levier d'attractivité ou de fidélisation des sociétaires dans un contexte d'intensification concurrentielle, en ligne avec des logiques commerciales ou gestionnaires classiques. [...]
[...] Juridiquement, le sociétaire répond à deux composantes, d'une part, dans un engagement d'activité et, d'autre part, dans une obligation d'apport, résultant en cette double qualité d'associé coopérateur laquelle prend naissance dès l'adhésion et perdure jusqu'à son départ. Selon le principe « une personne, une voix », les sociétaires contribuent à prendre des décisions, à sanctionner et à contrôler la bonne gestion de la banque coopérative. Ils assistent aux assemblées générales en vue d'échanger et de participer aux débats concernant le fonctionnement et l'organisation de la banque, ainsi que d'accéder à des informations utiles la concernant. Ils bénéficient enfin d'un placement rémunéré, rentable à moindre risque en qualité de sociétaires épargnants détenteurs de capital. [...]
[...] Il s'agit d'une stratégie possible, mais pas de la seule existante. Des entreprises moyennes peuvent axer leur stratégie, non sur la course à la taille, mais sur la différenciation par la qualité et par l'humain. Un positionnement concurrentiel possible, viable à long terme, est ainsi d'attirer des consommateurs qui privilégient la relation de confiance avec leur assureur. Également les acteurs peuvent adopter le modèle dominant actuellement, qui est le rapprochement des activités financières et d'assurance, sous réserve d'une analyse poussée sur les raisons de ce choix et les avantages attendus, qu'il s'agisse d'une nécessité voulue par le consommateur (guichet unique), d'une rationalisation de l'offre (économies d'échelles, synergies). [...]
[...] Tandis que les défis qu'affronte l'humanité sont colossaux, les valeurs coopératives sont-elles un atout pour relever ces défis ? Ces valeurs opératoires plus que déclaratives doivent d'abord être identifiées avant que ne soit étudié leur impact effectif. Problématique : Quelle pérennité des valeurs mutualistes dans un monde en plein dynamisme concurrentiel ? Dans cette perspective, la première partie de ce mémoire présente un caractère plus descriptif qu'analytique (I.). Elle dresse à grands traits les différentes valeurs mutualistes, pour ensuite les inscrire dans le contexte concurrentiel actuel significativement tendu. [...]
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