Financement des micro-entreprises, Maroc, sources de financement, système bancaire, marché du capital, institutions marocaines, sociétés de Cautionnement Mutuel des Banques Populaires, micro- entrepreneur
Depuis une décennie, le contexte économique international est fondamentalement dominé par des facteurs de crise, ce qui nécessite un mouvement de restructuration. Ces facteurs ne sont pas l'exclusivité des économies du Sud. Ils touchent tout aussi profondément les économies de l'Est que les économies occidentales. Ils s'accompagnent pour certains de programmes et pour la plupart d'un désengagement de l'Etat et ... d'un niveau de chômage alarmant.
Dans ce contexte, le devenir des micro- entreprises redevient un enjeu porteur et urgent de nos sociétés: parce qu'elles sont facteur possible d'une forme d'auto- emploi, d'initiatives, mais aussi de développement.
Au coeur de la question de savoir si les micro- entreprises sont susceptibles d'être facteur de développement se trouve la question de leurs perspectives en matière de financement. En particulier:
• Que savons-nous des différentes sources de financement de ces micro- activités, des mécanismes d'(in)accessibilité, et des effets que ceux-ci ont sur l'objectif de production lui-même ?
• II est important aussi, nous semble-t-il, de faire le point, en particulier sur les expériences marocaines d'appui au financement des micro- entreprises.
Car même si, relativement à d'autres pays, le Maroc gagnerait à une "conversion" d'attitudes dans ses rapports avec cette partie de l'informel porteur de développement, des initiatives locales existent pourtant, parfois innovatrices.
Or même ce qui existe reste peu connu, et par là peu porteur de débats et d'analyses. Il nous semble que notre contexte porte l'urgence d'un tel débat, plus largement ouvert ailleurs dans le monde des économistes.
[...] Ces contrats sont à l'heure actuelle quasi inexistants Une telle orientation doit être accompagnée d'une stratégie de prospection vers le client, ce qui suppose une certaine décentralisation et une stratégie de mise en proximité (intermédiation) entre demandeur et offreur de crédit Tant que les banques seront dans l'obligation de pratiquer les mêmes conditions de prêts (encadrement des taux d'intérêt), elles serviront en priorité les clients pour lesquels les coûts (de risque, de réseau et de gestion des dossiers) seront les plus faibles, à savoir les grandes entreprises. L'augmentation des taux d'intérêt pour cette catégorie de demandes de crédits (celles des micro entreprises) peut-elle être considérée comme une solution possible . et susceptible de motiver le banquier à répondre à ce type de demandes de crédits? Face à cette insuffisance dans l'offre du crédit formel, les besoins de financement sont-ils susceptibles d'être épongés par le financement "informel"? Et à quelles conditions/ coûts? Il/2. Le financement "informel": une source de financement pour les micro entreprises? [...]
[...] Il est donc directement intéressé aux résultats de l'entreprise. L'engagement du bailleur de fonds est une opération limitée dans le temps et qui peut être reconduite si la prise de bénéfice s'est déroulée normalement. II est difficile d'affirmer que ce type d'intervention soit une pratique courante. Une première étude dans le monde artisanal semble montrer que cette pratique est loin d'être négligeable Ce financement, sous les différentes formes qu'il peut prendre pour la micro- entreprise, mérite quelques commentaires: - Contrairement aux institutions de crédit bancaire, ces "préteurs informels" parviennent à réduire les coûts associés aux "prêts" (coût du risque, information ) car: ils prêtent ou s'associent à un demandeur de capitaux parce qu'ils détiennent les informations nécessaires sur l'emprunteur (liens de proximité géographique, familiaux, communautaires); ils s'assurent de mécanismes de contrôle et de sanction en cas de non- respect des engagements du débiteur (arrêt de l'association voire garanties par contrats liées qui peuvent prendre plusieurs formes: simultanéité d'un accord de crédit et d'une location de terrain, d'un étage de maison, ou en échange d'un chèque non daté susceptible d'être encaissé). [...]
[...] II peut être d'ordre financier comme non financier et pourra prendre pour le micro entrepreneur plusieurs formes: - les prêts auprès d'amis ou de proches avec ou sans perception d'intérêt. Les contreparties d'une telle participation n'y sont pas toujours clairement définies (obligation d'embaucher un fils, demande ultérieure de prêt, etc . - le crédit fournisseur: celui-ci constitue le mode le plus courant de crédit dans le financement de l'achat de matières premières. La relation qui lie l'emprunteur et le débiteur est marquée par une forte exclusivité de type monopolistique. [...]
[...] C'est seulement à cette condition que la domiciliation auprès d'une Banque a un sens. De surcroît, une telle procédure, qui ne semble pas se justifier, rallonge les délais de mise à disposition des fonds alors que souvent la demande de crédits pour ce type de population ne s'exprime que lorsqu'elle est déjà urgente (manque de perspectives à long terme) . La Banque a imposé des conditions restrictives (registre de commerce minimum de financement en fonds propres, formulation "académique" du projet, ce qui exclut une partie de la population ciblée par MADI, et pas seulement l'informel. [...]
[...] Si la demande notionnelle des micro- entrepreneurs en matière de crédits ou de financement est impossible à apprécier précisément, il semble clair que ceux-ci sont confrontés à un marché du capital rationné: quasi inexistant sur le marché institutionnel, segmenté et à coût élevé sur le marché financier informel. Dans un tel contexte, les micro- entrepreneurs sont limités dans leur capacité à développer leurs fonds propres de façon rationnelle. Entre les crédits inaccessibles des banques officielles et le crédit inaccessible du marché financier informel, existe-t-il des solutions alternatives? [...]
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