Transmission d'entreprises, critères de choix, cédants, PME, patrons de PME, PME en France, mondialisation, technologies, enjeux psychologiques, lien d'attachement
Selon le Conseil économique et social, la France compte actuellement près de 2.450.000 PME TPE et Solos. Dans les 10 ans à venir, près de 700.000 chefs d'entreprise partiront théoriquement à la retraite, soit un taux de renouvellement de près de 29%. Les sociétés dont l'effectif est inférieur à 10 salariés représentent 93% des cessions à venir.
D'après l'INSEE, 41.000 des cessions annuelles sont des entreprises individuelles (33% de commerces et 35% d'hôtels-restaurants); le solde, soit près de 20.000 sociétés, concerne la cession de parts sociales; le tout représentant 2% du nombre total d'entreprises. 60% des sociétés sont familiales, le baby boom étant à l'origine de cette inflation en ce début de siècle. Pourtant et malgré ce vaste marché de l'offre, seulement 20% des entreprises en vente trouveront un successeur.
Le gouvernement par l'action de son ministre délégué aux PME, accompagne cette évolution en proposant les mesures suivantes. Le relèvement du seuil d'exonération des plus-values de cession, l'exonération des droits de mutation pour les donations aux salariés, la réduction d'impôt en cas de reprise d'entreprise financée par un prêt et enfin la division par deux des droits de mutation en cas de transmission anticipée accompagnée d'un pacte de conservation des titres de l'entreprise. Ces dispositions devraient accélérer de nombreuses transmissions.
Par ailleurs les Chambres de Commerce et d'Industrie s'engagent dans le renouvellement du tissu économique local. La CCI de Paris a par exemple pour objectif d'accompagner plus de 50.000 transmissions d'ici à 5 ans. La particularité de ce marché réside dans le fait que les TPE qui constituent le cœur de cible des candidats à la reprise, sont très marquées par la personnalité de leur créateur. L'on comprend mieux, dans ce contexte, l'enjeu que constitue une meilleure connaissance des motivations du cédant.
Face à cette offre nous constatons, selon une étude de l'IFOP réalisée en 2004, qu'un tiers des cadres souhaitent créer ou reprendre une entreprise. Les postulants à la reprise sont âgés de 35 à 50 ans et 25% d'entres eux sont d'anciens chômeurs. Compte tenu du phénomène, le marché de la transmission s'est rapidement organisé afin de répondre aux mieux aux attentes de ces candidats.
En effet, de nombreuses formations spécifiques se développent sur ce créneau. Des intermédiaires proposent différents niveaux d'interventions, allant de la recherche de la cible, au coaching du repreneur. Ce sont des experts-comptables, des financiers et des avocats d'affaires qui proposent aujourd'hui des accompagnements personnalisés. Enfin, certaines associations de repreneurs tentent de structurer ce « marché émergent ».
Au regard de l'offre pléthorique des acteurs de la reprise comparée aux faibles solutions d'accompagnement proposées aux cédants, il semble utile de clarifier les attentes et les critères de choix de ces derniers. En effet, les aspects psychologiques qui lient le cédant à son entreprise constituent un sujet peu étudié dans le monde de la transmission. Selon Jean-Pierre Detrie, professeur de stratégie politique d'entreprise à HEC :
« Tout cela est une affaire d'hommes, la première chose est de savoir ce qui se passe si « j'enlève » le cédant dans la société que je vise. Ensuite, il faut bien comprendre la psychologie de celui-ci. Après, c'est une question d'alchimie entre deux personnalités » (1).
[...] Si le problème de la pérennité n'est pas nouveau, l'impact de la démographie Française semble lui donner davantage d'ampleur. Or, les recherches ont montré que le transfert de propriété ou de direction constitue un point de fragilité pour les entreprises. En effet, selon l'INSEE (Institut national de la statistique et des études économiques), deux tiers des entreprises créées ou reprises au cours du premier semestre 2002 ne comptaient aucun salarié. (L'Express Hors-série, janvier 2005). Ce mémoire vise à faire le point sur les critères d'une transmission réussie. Quels sont les défis que rencontrent les propriétaires d'entreprise ? [...]
[...] Levinson souligne l'hypothèse de la création d'une nouvelle structure de vie stable et conforme à ses valeurs. Au-delà de ces phases théoriques, il demeure un moment particulier dans la vie de l'adulte où la présence de la mort va influer sur le sens et les finalités qu'il donne à l'existence. 7d / La mort, ce n'est pas pour moi Or certains proches meurent. Notre propre mort n'est plus une abstraction. Comment le cédant va-t-il intégrer cette évidence dans son projet de transmission ? [...]
[...] Selon Monsieur un cédant ne doit pas confondre le prix de son entreprise et sa valeur intrinsèque, cette lucidité lui a permis d'optimiser sa cession. Synthèse : Au cours de ces nombreux contacts un mode opératoire commun est apparu. Les cédants ont pour la plupart adopté une démarche de vendeur et non de sélectionneur de candidats. Il semble qu'ils se soient ainsi forgés une image du repreneur idéal au contact des prétendants à la reprise. De cette position beaucoup soulignent la nécessité de clarifier aux mieux les attentes du candidat, de mieux connaître les moyens financiers dont celui- ci dispose, les partenaires auxquels il fera appel et sa vision post- reprise Certains ont relevé le bon niveau de préparation des postulants et ont regretté de ne pas s'être suffisamment préparés à ces échanges parfois techniques. [...]
[...] 6a / En quoi la théorie du deuil, peut-elle nous éclairer ? Comme nous le confirme Dominique Cassanet, ce processus a été : Repéré par Freud puis théorisée par Elizabeth Kübler-Ross, la théorie du deuil suppose que pour que la séparation se passe bien, il convient de respecter un certain nombre de phases obligatoires. Si le deuil ne peut se faire ou s'il se bloque à une phase donnée, il y aura des difficultés à la succession Ces phases sont les suivantes Le déni : Le cédant va nier la réalité de la nécessité de la vente et inconsciemment s'investir davantage dans l'opérationnel, ou encore prendre des décisions inadaptées, qui constitueront un réel handicap dans les négociations. [...]
[...] Dunod, pp 33-35, 54-57 Dominique Cassanet, Management de l'entreprise familiale, réussir sa succession, éditions Robert Jauze, pp 90-93. 10b / Un lien d'attachement Philippe Pailot, dans un article : Propositions théoriques et épistémologiques pour une analyse des freins psychologiques des dirigeants de PME lors de la transmission d'entreprise exprime cela de la manière suivante : Selon nous, cette résistance, tient moins à la volonté des dirigeants de conserver leur pouvoir qu'à un refus conscient et/ou inconscient de perdre un objet d'attachement central dans la construction de leur identité personnelle et sociale, à savoir l'entreprise L'entreprise révèle la valeur du dirigeant aux yeux du monde, elle a sur lui une emprise, qui sera proportionnelle à la résistance mise en œuvre avant le passage de relais. [...]
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