Relation banques-PME, financement des PME, cycle d'exploitation, cycle d'investissement, autofinancement, théorie de l'agence, endettement bancaire, rationnement du crédit, distribution des dividendes
Les petites et moyennes entreprises (PME) forment la base du tissu économique de la majorité des pays industrialisés. Ce sont elles qui créent le plus d'emplois et qui contribuent le plus à la croissance. Ce rôle des PME dans le développement économique est d'ailleurs de plus en plus manifeste. En dépit du très net mouvement de désintermédiation observé depuis le milieu des années 1980, les intermédiaires financiers continuent de jouer un rôle déterminant dans le financement de l'économie en France par exemple : en 1998, près de 80 % de l'endettement des sociétés et quasi sociétés non financières françaises était ainsi souscrit auprès de tels intermédiaires (établissements de crédit, OPCVM, assurances), dont près de 45 % pour les seuls établissements bancaires. Les crédits bancaires occupent ainsi une place prépondérante dans le financement des sociétés n'ayant pas accès aux marchés financiers, au premier rang desquelles figurent naturellement l'immense majorité des petites et moyennes entreprises (PME).
Les PME se distinguent à bien des égards des grandes entreprises : par leur mode de gestion, leurs relations avec les clients, l'insertion dans leur environnement et bien sûr aussi leurs modes de financement.
Les PME n'ont pas, comme les grandes entreprises, un accès facile aux marchés des capitaux. Elles font dès lors davantage appel aux banques pour couvrir leurs besoins financiers. Celles-ci développent à leur intention une gamme de plus en plus étendue de services qui vont bien au-delà du simple prêt d'argent. Les banques veulent en effet se présenter comme de véritables partenaires de leurs clients, à toutes les étapes de la vie de l'entreprise, que ce soit au moment de sa création, au cours de son développement ou de sa recherche de nouvelles alliances.
Nombreux sont également ceux qui regrettent ce qu'ils perçoivent comme une remise en cause des relations de long terme qui pouvaient, dans le passé, unir une entreprise et sa banque. Ce mémoire tente de rapprocher ce type de discours d'un certain nombre de faits stylisés ainsi que des principaux enseignements de la littérature économique1. Cette dernière s'est abondamment consacrée, non seulement au phénomène de rationnement des emprunteurs comme mode d'équilibre du marché du crédit, mais encore, ces dernières années, à la nature des relations entre les entreprises et les établissements bancaires qui les financent. L'économie industrielle appliquée au secteur bancaire apporte ainsi un éclairage intéressant sur la façon dont les « relations de clientèle » permettent d'accroître la capacité des banques à dégager de l'information sur leurs clients et, ce faisant, à réduire l'asymétrie d'information à l'origine du rationnement des emprunteurs.
L'établissement de telles relations suppose toutefois un effort particulier de la part de la banque en matière de surveillance de ses débiteurs. En l'absence d'un tel effort ou en cas d'effort insuffisant, les prédictions théoriques sont relativement claires : la concurrence sera très vive sur un segment de clientèle (notamment les grandes entreprises et les PME suffisamment importantes pour posséder une notoriété « publique »), la tarification du risque sera inadéquate et, certaines catégories d'entreprises, pourtant solvables, seront écartées du marché du crédit sur le fondement de critères très généraux, tels que celui des effectifs ou du montant du chiffre d'affaires. Les petites entreprises, plus que les autres, pourront alors être «injustement » handicapées dans leur accès aux prêts bancaires.
C'est cette relation entre les banques et les PME que le présent mémoire entend mettre en évidence. Une première partie porte sur les besoins de financement des PME. Sont ensuite traités successivement en deuxième partie les solutions apportées par les banques aux problèmes de financement des PME ainsi que les autres solutions possibles pour les PME. Un lexique en annexe propose par ailleurs une définition des principaux termes techniques utilisés.
[...] Cet effet s'appelle le risque de sélection adverse. Une augmentation des taux peut également pousser les emprunteurs à investir dans des projets plus risqués. Ce second effet est appelé le hasard moral. Par conséquent, si une augmentation des taux d'intérêt peut accroître le risque moyen des projets proposés, la banque décidera logiquement de rationner le marché plutôt que de le solder par le biais de variations des taux. Sur un marché où l'information est imparfaite, il est donc possible d'aboutir à des équilibres avec rationnement des emprunteurs potentiels. [...]
[...] Les aspects humains sont déterminants dans le cadre des relations entre banques et P.M.E. La rationalité objective des rapports qu'entretiennent les banques avec les grandes entreprises y est remplacée par un rapport du type intuitu personae Selon MAUGE, l'octroi d'un prêt à une P.M.E. implique un surplus de risque interne par rapport à la même opération avec une grande entreprise. Le surplus résulte de la dépendance de la P.M.E. à l'égard d'un seul individu, personnifiant l'entreprise. Ses particularités constituent à la fois les forces et les faiblesses de l'entreprise. [...]
[...] L' autofinancement d'une P.M.E. doit se comprendre dans un sens large, dans la mesure où il incorpore non seulement le bénéfice non distribué, mais aussi la rémunération ou les avantages que le dirigeant va parfois laisser dans l'entreprise afin de la financer. Ce phénomène n'est pas rare. Il se traduit soit par le recours à un compte courant créditeur, soit même par une rémunération du dirigeant inférieure à celle du marché La volonté d'indépendance Le recours systématique et prioritaire à l'autofinancement s'explique notamment sur base de variables subjectives telles que la volonté d'indépendance et l'identification du patrimoine de la famille à celui de l'entreprise. [...]
[...] L'autofinancement garantit le maintien du capital entre les mains du dirigeant et/ou de la famille propriétaire et évite ainsi la survenance de coûts d'agence. L'autofinancement offre donc l'avantage pour les P.M.E. d'éviter des coûts d'agence, qui seraient, en cas de recours à des financements externes, plus importants que ceux de grandes entreprises. En effet, les mécanismes de réduction des coûts d'agence supposent un marché financier efficient caractérisé par une certaine symétrie d'information. Or, ce n'est pas le cas pour les P.M.E. [...]
[...] Cette dernière s'est abondamment consacrée, non seulement au phénomène de rationnement des emprunteurs comme mode d'équilibre du marché du crédit, mais encore, ces dernières années, à la nature des relations entre les entreprises et les établissements bancaires qui les financent. L'économie industrielle appliquée au secteur bancaire apporte ainsi un éclairage intéressant sur la façon dont les relations de clientèle permettent d'accroître la capacité des banques à dégager de l'information sur leurs clients et, ce faisant, à réduire l'asymétrie d'information à l'origine du rationnement des emprunteurs. L'établissement de telles relations suppose toutefois un effort particulier de la part de la banque en matière de surveillance de ses débiteurs. [...]
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