Le secteur de l'automobile depuis 1990 : crises et nouvelles stratégies

Extraits

[...] L'efficacité du système automobile japonais a inquiété les autres constructeurs. Tous les constructeurs européens et américains ont été obligés de réagir face à cette nouvelle vision du marché automobile ainsi qu'à la compétitivité des Japonais. D'autant plus que le marché japonais connaissait lui aussi un début de crise, les constructeurs avaient donc encore plus intérêt à envahir les autres marchés pour amortir la baisse du marché japonais. Le plus gros des changements s'est accompli en Europe, premier lieu de confrontation entre Européens, Japonais et Amérique du Nord, les entreprises européennes n'étant pas assez fortes au début des années 1990 pour affronter les Japonais et les Américains sur leur propre marché. [...]

[...] Ces alliances ont permis aux entreprises de réagir aux besoins et aux fluctuations du marché grâce à des utilisations variées de leurs différentes formes. Elles sont donc devenues des stratégies primordiales pour la bonne santé et la compétitivité des entreprises. On peut s'en rendre compte dans l'exemple suivant montrant sous forme de tableaux les différentes stratégies adoptées par divers acteurs du marché face à la conjoncture de 1995. Constructeurs japonais. Sévèrement affectés par la récession sur leur marché national et handicapés par la hausse du yen, les constructeurs japonais recherchent à l'international à la fois les marchés et les coûts de main-d'œuvre moins élevés. [...]

[...] "Les capacités de production en Europe seront réduites de plus de 400.000 véhicules par an d'ici 2004", a annoncé Richard Wagonner. Quelques minutes avant cette annonce, le groupe avait annoncé à Luton (Grande-Bretagne) la fermeture d'une usine Vauxhall avec le licenciement de 2.000 personnes. L'ensemble des mesures a pour but de renforcer la compétitivité du groupe dans un environnement en évolution rapide et pour mieux concentrer ses ressources sur la croissance des activités clés. Mais au-delà des effets conjoncturels, les Géants américains souffrent d'un mal bien plus profond : l'érosion de leur image de marque. [...]

[...] L'impact de la défense de l'environnement sur l'industrie automobile présente deux aspects principaux : la recherche de véhicules moins polluants et la réduction des déchets de production. Ces préoccupations ont entraîné les constructeurs européens à orienter leurs recherches vers la «voiture propre autrement dit le véhicule électrique ou le GPL. De nombreux programmes sont engagés et les premières voitures de ce type ont commencé à circuler dans la Communauté en 1995. Ce type de véhicules est apparu comme le seul moyen de répondre aux nouvelles normes envisagées, les constructeurs ont donc mis beaucoup d'argent dans la recherche de «nouvelles énergies de motorisation On sait de nos jours que les constructeurs n'axent plus en priorité leurs recherches sur ce type de véhicule, car il a une faible autonomie et une faible vitesse, de plus il ne fait que déplacer le problème car l'industrie nucléaire crée une pollution bien plus dangereuse. [...]

[...] Aucun modèle de grande série ne se distinguant véritablement au plan technique, la concurrence se focalise sur le rapport qualité-prix. Or, c'est cette variable clé que les constructeurs japonais décident justement de placer au centre de leurs stratégies dès les années soixante en repensant totalement (mais progressivement) leur organisation productive : élimination des stocks et approvisionnements en juste-à-temps (accords avec les fournisseurs) ; travail en groupe, réduction des lignes hiérarchiques, polyvalence et mobilité interne des opérateurs ; cercles de qualité et incitation aux suggestions ; multiplication des lieux et diversification des techniques de contrôle-qualité ; réduction du temps de conception par l'ingénierie simultanée, etc. [...]