Banques, consommateur adolescent, théorie Piagétienne, concept de soi, recommandations stratégiques, recommandations opérationnelles, cible volage
Difficile d'être adolescent de nos jours. Assaillie de tous les côtés par les marques, qui voient en eux des possibilités de développement considérables, cette nouvelle cible marketing n'en demeure pas moins extrêmement difficile à cerner. En effet, l'adolescent a des goûts, des envies et des modes d'achat et de consommation qui évoluent à une vitesse excessivement élevée.
La problématique pour les marques est donc de tenter de comprendre le comportement de ces consommateurs aux attitudes nouvelles et encore très mal déchiffrées. Comment expliquer par exemple qu'une marque comme Converse, perçue il y a peu comme dépassée et complètement « hors du coup » par les 13-16 ans, ait réussi en l'espace de quelques mois à (re)faire de sa célèbre chaussure LA chaussure que tous les adolescents s'arrachent ?
Dans l'univers de la consommation courante, il semblerait toutefois que les professionnels du marketing aient découvert un certain nombre d'outils, facteurs de succès auprès de cette cible « volage ». Concrètement, cela se traduit par des techniques diverses et variées, passant du sponsoring de célébrités adorées voire adulées par les adolescents à l'intrusion des marques dans les émissions à succès ou dans les clips musicaux. Plus récemment, des campagnes Internet de plus en plus créatives arrivent à séduire cette cible, profitant de l'effet « buzz ».
Tous les trois « jeunes ex-adolescents » et intéressés par le secteur bancaire, nous nous sommes tout simplement posé la question suivante : qu'en est-il du marché bancaire ? Les banques s'intéressent-elles aux adolescents ? Jugent-elles aussi cette nouvelle cible comme étant « intéressante » ? Très clairement, et avant même d'entamer quelconque recherche théorique, la réponse nous a semblé évidente : oui, les banques s'intéressent de près à l'adolescent. Il n'y a qu'à entrer dans une agence bancaire et consulter l'offre multiple qui leur est dédiée pour s'en convaincre.
Toutefois, à la question inverse : « l'adolescent s'intéresse-t-il à la banque ?», la réponse nous a semblé beaucoup moins évidente. En effet, nous ne connaissons encore que très peu de choses sur le comportement de cette cible vis-à-vis des organismes bancaires. Comment l'adolescent perçoit-il la banque ? Sur quels critères va-t-il se baser pour choisir l'organisme qui va abriter ses économies ? Autrement dit, quel processus de choix va-t-il adopter ?
C'est à toutes ces questions que nous tenterons d'apporter une réponse au travers de ce mémoire. D'où le titre : « l'approche des banques par le consommateur adolescent ».
Cette seule phrase suffit pour regrouper les trois mots clés de notre recherche :
- L'approche : comprenez le comportement, le processus de choix, de décision.
- Le consommateur adolescent : le mot n'est pas trop fort, l'adolescent est bien un consommateur à part entière. Lorsqu'il épargne son argent de poche ou les étrennes de fin d'année qu'il dépense ensuite pour s'acheter les fameuses Converse, que fait-il si ce n'est pas consommer ?
- La banque, et plus généralement le secteur bancaire.
Dans un premier temps, nous tenterons de définir la problématique, qui sera véritablement le point de départ de notre réflexion : « les principaux aspects théoriques sur lesquels nous fonderons mon argumentation disent que… ». Aspects théoriques qui porteront sur le comportement de consommation de la cible adolescente d'une part, et ses relations avec l'argent d'autre part.
Une seconde partie s'attachera par la suite à émettre les hypothèses résultant de notre réflexion théorique.
Dans un troisième temps, il conviendra d'expliciter la méthode adoptée pour vérifier ces hypothèses sur le terrain.
Enfin, et c'est ce qui consistera le corps de ce mémoire, une ultime partie s'attachera à analyser les résultats de l'étude terrain pour tenter d'en extraire des conclusions empiriques.
[...] Bref, même si le rapport hommes / femmes, ou garçons / filles n'est pas rigoureusement égal, il nous a semblé cohérent de respecter la parité. Quant à la provenance géographique, nous n'avions à vrai dire ni le temps ni les moyens de sélectionner des adolescentes et adolescents issus de la France entière. Ainsi, tous les lycéens interviewés par recrutement proviennent exclusivement de La Rochelle (Charente Maritime) et son agglomération. Les six autres, sélectionnés dans notre entourage, proviennent soit de La Rochelle, soit de La Souterraine (Creuse), villes d'origine de chacun d'entre nous. [...]
[...] Enfin, nous noterons que le montant moyen de l'argent de poche versé sur livret bancaire est significativement plus important que celui versé en main propre. Mais qu'en est-il des 20% d'adolescents ne disposant pas d'argent de poche ? Et bien tous sans exception reçoivent de leurs parents une certain somme d'argent, variable en fonction des âges et versé ponctuellement. Si le besoin dépasse une certaine somme, l'individu demande à ses parents qui l'accompagnent et qui achètent (ou non d'ailleurs). Seconde source de revenu pour l'adolescent, la bourse d'études. [...]
[...] Pourquoi ne pas se contenter de sélectionner des adolescents parmi notre relationnel ? Cela aurait quantitativement pu suffire. Quantitativement, oui. Qualitativement, c'est moins sûr. Il suffit en effet de s'entretenir avec un seul adolescent appartenant à notre entourage pour se rendre compte que la fameuse partie invisible de l'iceberg si chère à notre tuteur de stage, Monsieur Charles CROUÉ est beaucoup plus difficile à percevoir que chez une personne totalement inconnue. La raison semble toute trouvée : essayez de demander à un cousin que vous connaissez très bien de dévoiler son sentiment vis-à-vis d'un thème encore tabou, l'argent. [...]
[...] Par ailleurs, l'ensemble des interrogés voit en la banque un garde fou qui les empêche de dépenser leur argent inutilement. Cependant, les bancarisés assimilent les services bancaires à un soutien ou une aide à la gestion de leur argent, c'est-à-dire une image plutôt positive. En revanche les non-bancarisés les qualifient plus de contrainte voire d'obligation, donc une image assez négative. Il serait intéressant de noter que même si les deux groupes ne perçoivent pas ce besoin de sécurité de manière identique, il n'en reste pas moins présent. [...]
[...] Ce processus d'interprétation de l'information va exiger quatre étapes successives : 1. Transcription des entretiens : chaque entretien semi-directif a nécessité l'utilisation d'une caméra, afin de faciliter la retranscription fidèle et exhaustive de l'intégralité du discours des adolescents. Cet outil nous a également permis d'analyser le paralangage de chaque interviewé, signes qui ne trompent pas et qui traduisent un comportement spécifique (anxiété, aisance, angoisse Nous avons d'ailleurs jugé nécessaire de retranscrire intégralement un entretien, consultable en annexes Construction et remplissage de la grille : cette grille reprend l'ensemble de nos thèmes tirés du guide d'entretien avec les sous- thèmes. [...]
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