IKEA, éthique, ameublement grand public, code de conduite, IWAY, responsabilisation sociale, responsabilisation environnementale, communication, uniformisation
IKEA spécialiste de l'ameublement grand public se caractérise par un design innovant,
des prix bas et surtout une livraison en kit. De plus, le groupe propose un univers agréable et
familial en offrant la restauration sur place et une aire de jeux pour enfants. Ainsi, IKEA a su
transformer l'idée de shopping en une véritable excursion aux 400 millions de clients à travers
le monde.
Pourtant en 1943, lorsqu'à l'âge de dix-sept ans, le suédois Ingvar Kamprad décida de
créer IKEA l'offre était si différente que personne n'aurait pu imaginer un tel destin. A
l'origine l'entreprise commercialisait des accessoires tels que des stylos à plume,
portefeuilles, briquets, bas nylon et montres. Ce n'est qu'en 1948 qu'apparaît la vente de
meubles.
Aujourd'hui 32 pays se partagent les 214 magasins. La société emploie 84000
personnes réparties dans 44 pays, affiche un chiffre d'affaire en 2005 de 14.8 milliards
d'euros et une croissance de plus de 400% en dix ans. Toutefois, l'entreprise n'est pas côté en
bourse, ce qui lui vaut la réputation de mener une gestion opaque. En effet, la société fait
preuve d'une grande discrétion quant à sa gestion et ne laisse rien filtrer vers l'extérieur.
Mais, la notoriété de la marque s'appuie sur l'image engagée et sur un mode de management
informel basé sur la discussion et l'information. Le fondateur d'IKEA montre l'exemple, en
donnant l'image « d'un être sensible et proche du peuple », tout en se créant « un personnage
redoutable, imposant l'économie ultime au moindre ouvrier de la société »1. Cette notion qui
lui vaudra parfois d'être considéré comme « radin », correspond toutefois à la volonté du
groupe d'afficher des prix bas.
IKEA déclare vouloir offrir « des produits pour l'aménagement de la maison à la fois
économiques et fonctionnels, de bonne qualité et fabriqués dans des conditions correctes par
des fournisseurs qui se soucient de l'environnement »2. L'entreprise affiche une politique de
bas prix, mais à quel prix …En effet, dans les années quatre-vingt dix des attaques concernant
le travail des enfants et les pollutions chimiques sont venues salir la réputation d'IKEA.
Aujourd'hui 31% de produits proviennent d'Asie : leur volonté ne s'arrête pas là puisqu'ils
continuent leur décentralisation pour réaliser des économies d'échelle et réussir à maintenir
leur politique de prix bas. La décentralisation maître-mot des multinationales a souvent été
remise en cause et associée au terme d'exploitation. Personne n'a oublié les scandales
touchant les filières textiles en terme de condition de travail (Nike, Levi's, H&M…) et
concernant la pollution (Total). Aussi, on peut se demander quels sont les engagements pris
par IKEA en terme de responsabilité sociale et environnementale et quelles en sont les limites.
Notre développement suit deux axes. Le premier évoquera les actions mises en place
par IKEA pour défendre leur image engagée au niveau social et environnemental. Le second
tentera de révéler les incohérences entre leur discours d'ordre « éthique » et certaines de leurs
pratiques…Notre étude s'appuiera notamment sur l'article « IKEA en Inde, un emploi
démontable ».
[...] II- parfois trompeuse. IKEA est le symbole de l'uniformisation de la planète et parvient sans cesse à contourner les attaques (associations de consommateurs, altermondialistes, environnementalistes). Pourtant, le processus de responsabilisation peut-être contesté. Afin d'étudier le phénomène IKEA nous nous appuierons sur l'étude réalisée par l'organisme OXFAM-Magasins du monde. Celui-ci s'est donné comme objectif d'être une force de changement pour un développement durable, social et solidaire Dans leur dossier de 2004 Multinationale, mondialisation et commerce équitable ils analysent le modèle de développement généré par IKEA, des conditions de travail des salariés à la surconsommation engendrée par le fait qu'aujourd'hui IKEA ne se contente plus de répondre à la demande, IKEA crée la demande RIXEN JF.(2005), IKEA : des modèles à monter, un modèle à démonter OXFAM-Magasins du monde 3 Les slogans tel des bas prix mais pas à n'importe quel prix traduisent la volonté d'IKEA de réduire les prix tout en insistant sur leur responsabilité sociale et environnementale. [...]
[...] IKEA affirme obliger ses fournisseurs à respecter leur code de conduite et à en informer tous leurs salariés et sous-traitants. Afin de les aider à tenir ces engagements la société travaille en collaboration avec de nombreux organismes, pour améliorer le niveau de connaissances relatives à ces éléments ainsi que dans certains cas travailler ensemble sur certains projets sélectionnés Un accord a notamment été signé avec la Fédération Internationale des Travailleurs, du Bâtiment et du Bois (FITBB), relatif au droit des travailleurs. [...]
[...] En ce qui concerne la mise en œuvre de l'IWAY la société a mis en place un système de contrôles par audits. Cependant, comme le souligne M.TRAYNARD, les audits rencontrent des limites. En effet, il est difficile de définir des normes sociales reconnues internationalement, l'audit ne constitue qu'un diagnostic ponctuel, et ne propose pas de pistes pour résoudre les problèmes Au sein d'IKEA bureaux d'achats situés dans 32 pays et des auditeurs externes assurent le contrôle du code de conduite. [...]
[...] Cela entraîne un manque de transparence de la part de la société. Ce que confirme l'analyse de la perception et de l'appréciation par les partenaires d'IKEA de F.MAON, qui insiste également sur la crédibilité élevée des informations transmises et sur leur discours [qui] reste considéré comme trop général et volontairement peu précis Pour être davantage crédible il devrait faire participer les salariés et les parties prenantes dans le processus, et collaborer avec un organisme externe. Enfin, il faut comparer les résultats enregistrés selon les pays puisque des disparités apparaissent. [...]
[...] De plus, certains principes sont souvent bafoués : en cas d'accident de travail les salariés prennent en charge les frais médicaux, les travailleurs doivent continuer à travailler et trouver leurs remplaçants eux-mêmes lorsqu'ils sont blessés et ne reçoivent pas de soins médicaux immédiatement et parfois même il existe de la violence. Le bilan en terme de rémunération n'est pas plus glorieux puisqu'il arrive que les salaires ne soient pas toujours versés à temps, ils sont souvent très faibles et non ajustés en fonction de l'inflation ou du coût de la vie. La grande faiblesse de l'IWAY porte finalement sur le fait qu'il inclut le droit à un salaire minimum légal et non un salaire minimum vital. Certains travailleurs peuvent percevoir une prime s'ils ne prennent pas leurs congés annuels ! [...]
Référence bibliographique
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