Par externalisation des technologies de l'information (TI), il faut entendre le fait de confier à un tiers la gestion et l'exploitation des actifs et activités de systèmes d'information.Si nous avons choisi de consacrer une étude aux risques inhérents à l'externalisation des TI, c'est d'abord parce que les enquêtes et les études de cas au niveau mondial montrent que les dépenses qui y sont liées sont en pleine expansion. Les exigences du e-business sont telles, et les délais des nouveaux projets technologiques si courts, que bien des entreprises préfèrent recourir aux services de spécialistes. L'externalisation des TI représentait, au plan mondial, un marché approchant les 150 milliards de dollars en 2004.
[...] L'autre piège consiste à confier des missions à des structures peu préparées. Les modèles classiques des systèmes de l'information suggèrent qu'il vaut mieux recourir à des structures allégées mais avec des personnels extrêmement performants. Les compétences requises ne doivent pas être celles des personnels de l'entreprise. L'externalisation des SI/TI nécessite une gestion active, mais différente de la gestion en interne. Nous nous sommes également aperçus qu'en chargeant un responsable unique, généralement le responsable du contrat d'un certain nombre de ces fonctions, on affecte la qualité des résultats. [...]
[...] a donné sa démission et le conseil d'administration a remis en cause l'accord. La mise en œuvre de ce contrat, puis sa résiliation auront finalement coûté plus de 550 millions de francs à Sears[2]. Un vrai risque stratégique Au-delà du coût énorme qu'elle représente, que ce soit en cas d'échec ou de succès, l'externalisation peut même engendrer un désavantage stratégique. Dans une enquête portant sur 54 sociétés sur une durée de cinq ans, publiée en 1998, Peter Weill et Marianne Broadbent (Melbourne Business School) ont montré que les entreprises qui avaient externalisé rapidement avaient certes réduit leurs coûts, mais avec de vraies pertes stratégiques, résumées comme suit : - Rotation beaucoup plus rapide des personnels des DSI. [...]
[...] En bref, l'entreprise a visé à transformer toutes ses opérations commerciales essentielles. Pour mener à bien cette transformation, le conseil a jugé que les systèmes technologiques exigeaient également un changement radical. Le choix et la mise en place de l'externalisation Sainsbury a estimé que les transformations envisagées au niveau des SITI et des secteurs reliés, de par leur envergure et leurs deadlines, ne seraient simplement pas réalisables sans l'aide d'un prestataire extérieur parmi les meilleurs mondiaux. Sainsbury s'est ainsi adressé à Accenture, dont la réputation pour la livraison et la gestion de systèmes en a fait le choix évident, pour les aider à concevoir et à mettre en application un système d'informations pouvant guider et soutenir la future croissance de l'entreprise. [...]
[...] La réaction des personnels en place en entreprise pose aussi problème : ces pratiques les affectent et ils ne répondent plus avec autant de motivation, ce qui crée une zone de turbulence supplémentaire dans l'entreprise. Difficultés dues aux différences culturelles La direction, la gestion, les attitudes et modes de communication, différents d'une entreprise à l'autre, mais plus encore d'un pays à l'autre. Le contact responsable pourra occuper un poste et une hiérarchie différents selon la culture locale. Une formation culturelle et la définition de règles d'usage et d'échanges peuvent s'imposer des deux côtés, de l'entreprise et de son prestataire, et parfois même au niveau des intermédiaires. [...]
[...] Le cas de Sainsbury montre ainsi les limites d'une telle externalisation. Conséquences Mettre fin au contrat, c'est finalement ramener l'externalisation dans l'entreprise. De toute évidence, une externalisation redevenue "internalisation" n'est pas à prendre à la légère non plus. C'est une opération très pénible et de longue haleine. Sans faire table rase, Sainsbury a décidé de remettre les choses à plat avec un plan de recouvrement estimé à 2.5 milliards de livres. L'ordre du jour est de capitaliser sur les systèmes tels qu'ils sont aujourd'hui plutôt que de continuer à développer sans objectif précis. [...]
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