Grande distribution, 2008, caractéristiques, acteurs, enjeux, libre-service, centrales d'achat, supermarchés, hypermarchés, marges arrière, loi Galland, loyauté, équilibre des relations commerciales, concept de ventes, gestion des flux
Le contexte d'après Seconde Guerre mondiale en France est caractérisé par une inflation très forte, des prix très élevés, des pénuries l'approvisionnement. Le marché noir est puissant, et la demande forte face à un commerce officiel composé d'un ensemble de commerçants de proximité, ne proposant que peu d'articles à un prix élevé. En 2006, Daumas souligne la longueur du circuit d'approvisionnement de ce commerce traditionnel, avec plus d'une dizaine d'intermédiaires sur l'ensemble du parcours du produit, et un intermédiaire pour six détaillants.
Dans le même temps, les entreprises françaises se convertissent aux méthodes fordistes de production, arrivées en Europe grâce au plan Marshall, et doivent trouver un moyen d'écouler leur production de masse. La naissance du libre-service, la création des centrales d'achat, l'avènement des supers et hypermarchés et le système des marges arrière sont exposés suivant leurs apparitions chronologiques.
Outre le durcissement de la législation, la grande distribution s'est retrouvée confrontée à des remises en cause externes. De nouveaux enjeux en sont nés, des innovations ont été nécessaires, les ratios de performance sont redéfinis et amènent à une évolution des acteurs du marché actuel.
[...] Lorsque le client paie un produit 100, le distributeur l'a acheté 90 au fournisseur. Les commerçants font de larges bénéfices sur le volume de vente concerné ; Notebaert (2007) estime que les centrales d'achat induisent des coûts de transaction moindres en amont grâce à la massification des commandes. Jacquiau (2000) estime qu'actuellement près de 90% des produits de tous les jours consommés par les Français sont contrôlés par 5 centrales d'achat, représentant l'ensemble des enseignes, et que pour certains fournisseurs, une de ces centrales pèse jusqu'à 75% dans leurs chiffres d'affaires annuels. [...]
[...] sur les catalogues gratuits distribués par les distributeurs. Selon Jacquiau (2000), le prix de l'encart serait 10 à 15 fois supérieur au prix payé par l'annonceur pour un espace publicitaire de taille équivalente. Les marges arrière sont au début bien acceptées par les fournisseurs, devant les débouchés et la visibilité grandissante qu'apporte la grande distribution à leurs produits, qu'ils ne peuvent pas se permettre de refuser ; chacun d'entre eux a peur de voir son concurrent accepter et prendre ses parts de marché (Jacquiau, 2000). [...]
[...] Devant cet échec, la loi de modernisation de l'économie (LME) de 2008 remonte le seuil minimum à Les dossiers d'autorisation se complètent néanmoins d'exigences en termes d'aménagement du territoire, de protection du consommateur et de développement durable. Selon Notebaert (2007), le maillage du territoire par les hypermarchés et la recherche de la plus grande superficie de vente possible sont considérés comme des avantages compétitifs pour les enseignes : les volumes commandés sont plus importants ainsi que les économies d'échelle. Pour Daumas (2006), le premier objectif de l'hypermarché a toujours été de vendre moins cher que le petit commerce, mais aussi vendre en masse des produits standards à un consommateur indifférencié, qui est plus soucieux du prix que du service ou de la qualité grâce à différentes méthodes : Les charges de personnel sont largement diminuées : des économies sont faites grâce au libre-service ; l'état des stocks et la manutention sont optimisés ; 4 Les éléments sur la surface de ventes sont réduits au minimum : les produits sont présentés sur des étagères légères ou dans des cartons ; La marge appliquée à la vente des produits est très faible, et la rotation des stocks est plus rapide que chez les concurrents (15 fois par an contre 8 fois par an) ; Les commandes aux fournisseurs atteignent des volumes toujours plus importants ; Les décisions relatives au magasin sont prises sur place (décentralisation des décisions par rapport à la maison mère), d'où une meilleure réactivité quant à l'état des stocks, la demande, etc. [...]
[...] (2007), L'Aventure des premiers supermarchés, Editions Linéaires, France. Daumas JC. (2006), Consommation de masse et grande distribution, une révolution permanente (1957-2005) Vingtième Siècle, Revue d'histoire, juillet-septembre 2006, p.57-76, France Berry JB (2006), Innovation et marchés de la grande distribution Le commerce en France édition 2006, INSEE, France. [...]
[...] (2000), La fréquentation des points de vente : valeur du client, fréquence de visite, fidélité et inertie des choix Etudes et recherches sur la distribution, Editions P.Volle, Paris, France. Moati P. (2001), L'avenir de la grande distribution, Editions Odile Jacob, France. Jacquiau C. (2000), Les coulisses de la grande distribution, Editions Albin Michel, France. INSEE (2002), La consommation des ménages depuis 40 ans INSEE Première, n°832, février 2002, France. Carluer-Lossouarn F. [...]
Référence bibliographique
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