Marché de la grande distribution, Carrefour, Auchan, Intermarché, Leclerc, France, fournisseur, distributeur, loi Galland, revente à perte, tarification, présentation enseigne, prix 3 net, prix 2 net, marge arrière, marge avant, loi Dutreuil
Depuis sa création, le marché de la grande distribution ne cesse de se développer et son importance croissante au niveau économique, politique et médiatique illustre cette évolution. Dans un contexte actuel de « manque de pouvoir d'achat » et face à une augmentation des prix des produits de grande distribution estimée, selon l'Insee, à 4.9 % sur les douze derniers mois, ce sont directement les consommateurs qui subissent cette hausse. D'autant plus que les produits concernés sont principalement les produits alimentaires : en un an, les produits alimentaires (hors produits frais) ont progressé de 5.7 %.
Au-delà des conséquences sur les consommateurs, se cachent aussi plusieurs conflits entre les acteurs de ce marché : d'un côté, les fournisseurs et de l'autre, les distributeurs. En effet, le développement du secteur de la grande distribution a aussi modifié les relations entre fournisseurs et distributeurs basées sur un mélange complexe de coopération et de concurrence. Depuis plusieurs années, ce changement a bénéficié aux distributeurs possédant ainsi un pouvoir de marché plus important et une situation de force plus favorable.
Face à ces problèmes, plusieurs réformes ont été mises en place par les pouvoirs publics, mais dont les effets ont été limités. Nous allons donc nous demander quelles sont les raisons qui expliquent le déséquilibre présent dans les relations verticales entre distributeurs et fournisseurs.
[...] Ces deux éléments ont engendré plusieurs effets pervers sur le marché de la grande distribution. En effet, du fait des restrictions législatives en matière de création et d'extension de surface, d'importantes barrières à l'entrée se sont mises en place sur un secteur déjà oligopolistique. En outre, cela limite la concurrence entre les grandes surfaces ce qui fait augmenter les prix à la consommation. Et pour finir, cela renforce le pouvoir de négociation des distributeurs vis-à-vis des fournisseurs qui sont en concurrence pour l'accès de leurs produits dans les rayons Organisation du secteur Graphique 2 : Organisation simplifiée du secteur de la grande distribution Comme nous le voyons, il existe le marché amont où sont positionnés les fournisseurs qui offrent les produits à différents types de distributeurs. [...]
[...] Un petit nombre de demandeurs et un grand nombre d'offreurs forment une structure d'oligopsone. [...]
[...] En effet, Carrefour + Champion, E.Leclerc, Intermarché, Auchan et Hyper U représentent quasiment de ce marché. Ainsi, le marché de la grande distribution est très concentré ; c'est pourquoi nous le pouvons le qualifier de marché oligopolistique. Deux raisons peuvent expliquer cette concentration : La loi Royer (1973) et la loi Raffarin (1996) soumettent toute implantation ou extension de grande surface à des autorisations administratives départementales. Des fusions et acquisitions se sont opérées entre différentes enseignes. Par exemple, en 2000 a eu lieu la fusion entre Carrefour et Promodès donnant naissance au groupe Carrefour. [...]
[...] En effet, en imposant un prix de vente ou une tarification non linéaire[3] ou encore des territoires exclusifs, il est possible de rétablir l'efficacité de la structure verticale. Deux concurrences horizontales[4] s'effectuent simultanément sur le marché de la grande distribution : Entre les fournisseurs sur le marché amont auprès des distributeurs Entre les distributeurs sur le marché aval pour satisfaire la demande des consommateurs. Ainsi, comme nous l'avons vu précédemment (C.f. I.2.), sur le marché aval s'établit un marché oligopolistique. En revanche, de façon symétrique, sur le marché amont, nous avons une structure d'oligopsone[5]. [...]
[...] Durant la même période, les prix des produits alimentaires hors produits frais et hors viande pour lesquels il existe des marges élevées importantes ont augmenté de près de Afin de faciliter la vente des produits devenus plus chers et d'éviter que les consommateurs se tournent vers le hard discount, les distributeurs ont : mis l'accent sur de nouveaux services : présentation des produits en tête de gondole, nouveaux instruments promotionnels développé des marques de distributeurs (MDD) En définitive, les fournisseurs ont restauré la structure verticale à leur profit, mais au détriment des consommateurs. Il est donc nécessaire de voir comment ces effets inflationnistes peuvent être atténués. [...]
Référence bibliographique
Source fiable, format APALecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture