Depuis l'ouverture du premier hypermarché en 1963, la grande distribution se trouve régulièrement placée au coeur de débats qui retiennent l'attention des médias, de l'opinion publique, et des gouvernements. Les récentes opérations de concentration ont modifié les structures du marché de la distribution. Cependant, ce développement du secteur de la grande distribution engendre des conflits fréquents à la fois avec les fournisseurs et les formes concurrentes de distribution.
En effet, le développement de la grande distribution a profondément modifié les relations entre industrie et commerce, et a contribué à déplacer le pouvoir de marché vers les distributeurs. La grande distribution représente 80% du commerce de détail. Son univers et ses règles de fonctionnement son mal connus, alors que son impact sur les entreprises agro-alimentaires et les producteurs est de plus en plus important.
Traditionnellement, les relations entre fabricants et distributeurs sont considérées comme étant conflictuelles et reposent uniquement sur le référencement, les conditions d'achats, les prix, les quantités.
Cependant, la vision de cette relation commence à se modifier car, malgré tout, le producteur comme le distributeur sont complémentaires. En effet, les ventes des industriels dépendent largement de la qualité de leurs référencements par la grande distribution, et les enseignes de leur côté, ont besoin des marques pour offrir un choix suffisant aux consommateurs.
Ainsi nous présenterons dans une première partie le panorama actuel de la grande distribution, puis dans une seconde partie nous constaterons l'état de la relation actuelle entre fournisseurs et distributeurs. En effet, ces deux acteurs sont amenés à travailler ensemble malgré de nombreux conflits. Enfin dans la troisième et dernière partie nous verrons si la force des grandes enseignes est une opportunité ou une menace pour l'économie française.
[...] On a pu constater la montée en puissance des magasins de hard discount qui ne vendent pratiquement que des marques propres. Quatre enseignes dominent le marché national : Lidl, Leader Price, Ed et Aldi tant en nombre de points de vente qu'en part de marché. La progression de ce circuit de distribution est impressionnante puisque la première implantation d'un hard discount en France remonte à 1988. De 1999 à 2005 ces enseignes ont vu leur part de marché passée de à avec 350 ouvertures de nouveaux points de vente en France rien qu'en 2004. [...]
[...] Le consommateur fuit les grandes marques sur les marchés à moindre implication : comme le démontre le tableau ci-dessous le client va réduire ses dépenses dans certains marchés alimentaires tel que les surgelés, ou dans les produits d'entretien en achetant des produits moins chers donc les non-marques Au contraire lorsqu'il souhaite des produits de qualités, pour se faire plaisir, ou pour des produits d'hygiène beauté, il va rester sur les marques nationales. Face à la montée du hard discount, les distributeurs réagissent. Certains groupes ont eux même créé leur propre réseau à l'image de Carrefour Casino (Leader Price) ou Intermarché (Netto). [...]
[...] Le premier objectif assigné aux MDD fut en effet d'accroître la marge des distributeurs, fortement érodé par la politique de prix agressifs pratiqués sur les marques nationales. Une grande majorité d'entre elles sont de fait utilisées comme des produits d'appel et vendues à marge nulle (voire négatives avant l'application en France de la loi Galland, en 1997). Les MDD, ne souffrant d'aucune comparaison possible entre enseignes de par leur spécificité, échappent à cette logique du prix le plus bas et permettent par conséquent de bénéficier de marges supérieures. [...]
[...] tout comme l'a fait Leclerc au sujet du pouvoir d'achat des Français. De plus ces performances commerciales, qui témoignent de l'attractivité de la grande surface, n'ont pas été sans créer une certaine animosité chez les commerçants traditionnels, animosité qui trouve écho dans des restrictions législatives de plus en plus contraignantes pour les distributeurs. Si, jusqu'aux années 60 et à la circulaire Fontanet, la grande distribution a bénéficié du soutien des pouvoirs publics qui voyaient en elle un puissant acteur de désinflation, la tendance s'est vite inversée. [...]
[...] Leclerc aurait alors exigé de ses fournisseurs qu'ils lui reversent sur plusieurs années, un chèque correspondant au rabais consenti à Carrefour. Ainsi pour ne pas se voir retiré des linéaires, plus d'une dizaine d'entreprises auraient payé. Cette histoire fait partie des 300 dossiers transmis à la justice après de nombreux contrôles menés par la Direction des fraudes. Les abus sont variés, en 2003 des enquêteurs parlent de facturation de prestations commerciales fictives assortie de chantage, obligation de livrer, sans facture des marchandises gratuites, délais de paiement anormalement long Pour doper leurs bénéfices, les hypers s'emploient à réduire les marges de leurs fournisseurs, ce qui a eu un effet dévastateur sur les PME, en demandant chaque année une augmentation sur les marges arrières. [...]
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