Revue de littérature, artification, mémorabilité de l'expérience, secteur du luxe, stratégie de magasinage, relation client, art, culture, LVMH, expérience du consommateur, concept d'esthétisation, productivité, image de marque, espaces de vente, communication, marketing sensoriel
Quintilien disait : "Sans la matière, l'art n'est rien, la matière, même sans l'art, a encore quelque prix, mais l'art parfait l'emporte sur la matière la plus riche." Cette citation met en exergue la primauté de l'art sur l'aspect matériel des choses et la valeur marchande qui peut en résulter. À ce titre, de nombreux espaces de vente réels ou virtuels adoptent aujourd'hui les oeuvres d'art dans leur stratégie de magasinage afin de satisfaire le besoin d'expérience unique et personnalisée des consommateurs. Ladite expérience dépasse la simple acception utilitaire et commerciale au profit d'un instant plus symbolique, hédonique et important pour le client.
[...] Pour illustrer ce constat, nous prendrons l'exemple des champagnes de luxe. En 2003, Jeff Koons, artiste contemporain, réalisait une édition limitée de coffrets pour Don Pérignon, lesquels se sont vendu jusqu'à Euro. D'autre part, si le luxe garde une certaine acception dépréciative, inhérente à son image de superficialité et d'excessivité, l'art lui confère une nouvelle dimension plus humaniste, centrée sur des préoccupations créatives et culturelles (Kapferer, 2014). L'art est donc la "caution" esthétique, spirituelle et sociale du luxe (Anderlini-Pillet, 2016). [...]
[...] Ce faisant, elles peuvent interagir sur le souvenir que laissera cette expérience dans l'esprit du consommateur. Définition du concept Les étapes parcourues par le consommateur lors de son expérience client sont au nombre de quatre : expérience d'anticipation, expérience d'achat, expérience de consommation et souvenir de l'expérience (Koronaki, 2017). Ce dernier stade induit la nécessité des entreprises de s'inscrire dans la mémoire du client pour une pleine réussite de l'expérience du chaland et, ce faisant, pour sa fidélisation. En effet, qu'est-ce que le souvenir ? [...]
[...] Ce terme se définit comme l'évaluation subjective de l'expérience d'achat par le consommateur. En d'autre termes, il s'agit de l'adéquation entre ce qui est attendu et vécu. Des émotions positives doivent résulter de la comparaison entre les attentes et le résultat effectif pour que l'expérience soit considérée comme mémorable. L'immersion mémorable du consommateur Selon Claire Roederer (2012), l'une des dimensions clés de l'expérience client concerne la "dimension rhétorique qui confère à l'instant vécu une signification symbolique particulière pour le consommateur. [...]
[...] Ce faisant, les consommateurs se reconnaissent entre eux, les perceptions des acheteurs sur leur expérience pouvant conduire ou modifier, l'image qu'ils ont d'eux-mêmes, celles qu'ils portent sur les autres ou celles qu'ils renvoient aux autres (Vukadin, 2018). L'achat des produits somptuaires ne relève, de fait, pas du souhait de se différencier, mais plutôt de se positionner comme individu supérieur aux autres économiquement, en appartenance à une certaine classe économique. Il s'agit d'une réponse nette et visible au besoin d'estime de soi et de reconnaissance d'autrui, une sorte de "vision sociale universelle" (Kapferer, 2014). [...]
[...] En cela, les deux se rejoignent, se complètent, jusqu'à parfois, se confondre avec des frontières labiles (Anderlini-Pillet, 2016). C'est notamment le cas de certains objets de luxe signés de la main d'artiste, mais également de la conception des fondateurs des entreprises haut de gamme comme véritables artistes. Ce dernier point, suggérant que tout ce qui est produit par lui est nécessairement de l'art. Le luxe n'est plus, de fait, un objet artisanal, mais bien une véritable oeuvre d'art (Kapferer, 2014). [...]
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