« Le comportement de consommation de l'homme rejoindrait-il celui de la femme ? »
Une idée très largement répandue, notamment par les sociologues, veut que l'apparence sexuelle d'une personne nous permettrait de savoir comment interagir, communiquer ou bien encore se comporter avec elle.
Pourtant, les cinquante dernières années ont apporté de tels changements dans la distribution des rôles selon les sexes qu'il est aujourd'hui devenu difficile d'affirmer, ou même simplement d'identifier qui, de l'homme ou de la femme, assume les responsabilités ou prend les décisions. Ces perturbations s'en ressentent même dans ce qui jusque-là se présentait comme des critères infaillibles de la masculinité ou de la féminité.
Et c'est bien l'homme qui en souffre le plus.
En effet, plus les femmes se revendiquent l'égal de l'homme et se battent pour parvenir à une telle situation, plus elles empiètent sur son « territoire ». Qui plus est, considérant que leurs qualifications professionnelles sont encore appelées à augmenter, la dépendance financière vis-à-vis des hommes qui les caractérisait tendrait à disparaître peu à peu… et la structure même de la famille s'en trouve modifiée parallèlement à la répartition des sexes par catégorie socioprofessionnelle. Le devenir de l'homme dans un tel contexte évolutif a donc intéressé aussi bien les biologistes, les sociologues que les économistes.
L'écrivain scientifique Brian Sikes a mis en lumière un fait des plus intéressants : le chromosome Y serait un dysfonctionnement génétique. Or, la femme est porteuse du gène XX tandis que l'homme détient le XY. Il émet l'hypothèse pour le moins surprenante d'une disparition progressive du chromosome Y… mais l'homme n'est pas seulement mis à mal par cette triste théorie.
En avril 2004, une équipe de scientifiques de l'Université de Tokyo parvient à mener à terme la naissance d'un souriceau issu de deux mères. Fait le plus surprenant, ils n'ont fait appel à aucun sperme, ni chromosome d'une souris mâle, mais uniquement à deux échantillons des gènes femelle !
Il semblerait alors que les scientifiques soient bien pessimistes quant au devenir de l'homme, ou tout au moins quant à sa fonction « reproductrice ».
Dés 2003, on ose imaginer une grossesse masculine, deux faits venant soutenir ces hypothèses.
Une femme d'une trentaine d'années parvient à mettre au monde un enfant après une grossesse extra-utérine.
Des biologistes réussissent la même année à extraire des ovules et du sperme d'un même homme : à quand les « pères porteurs » ?!
Mais restons réalistes ! Certes, la science a fait d'énormes bonds technologiques, et si l'échéance se rapproche, ça n'est toutefois pas ni pour aujourd'hui, ni même pour demain !
Ces différentes théories, expériences et observations mettent malgré tout en lumière un fait notable : le changement de statut de l'homme dans nos sociétés modernes.
De la famille à la politique, en passant par le monde des affaires, du commerce et des arts, tous les domaines sont touchés. L'homme sent qu'il n'est plus indispensable à la femme mais également que cette dernière s'approprie les champs de prédilection, et tous les avantages qui étaient siens, il s'est donc remis en question.
Si la femme peut désormais piocher et adopter les classiques des deux genres, pourquoi n'en ferait-il pas autant ? Pourquoi ne se libérerait-il pas des stéréotypes machistes de l'homme tel que la société les représente.
Cette question a un impact social-culturel. L'homme change parce que la femme change, mais alors comment définir le vrai mâle ? La réponse était semble-t-il plus aisée dans les années 50, tout un chacun pensait avoir une idée claire, exacte et établie de ce qu'était la virilité. Il se positionnait précisément par son rapport au sexe faible et la sécurité dont il était le principal, sinon l'unique vecteur.
Aujourd'hui, alors même que la femme a intégré les standards masculins depuis plusieurs décennies, l'homme se réveille, il se décide enfin à lutter contre son inertie et à investir la sphère féminine.
Le modèle du père au foyer se démocratise : ils font dorénavant les courses, s'attèlent aux tâches ménagères alors que leurs chères et tendres épouses sont au bureau et travaillent aussi pour subvenir aux besoins du foyer… plus encore, la femme n'est plus seule à être coquette. Son alter ego s'adonne maintenant, et plus que jamais, aux joies du « shopping », il prend soin de lui et de son apparence et en comprend toute l'importance. Il rentre de plein pied dans le monde du paraître et veut et peut se tenir au fait des nouvelles tendances.
Non ! Il n'est pas homosexuel, et il le revendique. Assumant pleinement, et sans honte aucune, la part de féminité qui sommeille en lui, il peut désormais prendre toute les libertés.
Ce nouvel homme qui assume tout les facettes de sa personnalité apparaît bien évidemment comme une manne salvatrice aux yeux des publicitaires, et de l'entreprise du monde du paraître.
Il consomme et est perpétuellement en quête de nouveauté. Citadin, il gagne bien sa vie et se tient au courant de tout ce qui arrive sur le marché et pourrait lui apporter de la valorisation au quotidien. C'est la naissance des deux grandes tendances actuelles : le « metrosexuel » et le « übersexuel », termes désignant les nouveaux hommes, qui va être notre propos.
Comment le genre masculin a-t-il évolué ? Qu'est-il devenu aujourd'hui et comment consomme-t-il ? Est-il devenu une niche de marché fiable ou est-ce une invention de publicitaire appelée à disparaître dans un futur proche ?
Mots clés: étude marketing sur les hommes, Jean Paul Gaultier, Marlboro, séduction, féminité, beau, masculin, vêtement, soins, beauté, rasage, parfums, déodorants, cosmétiques, l'Oréal Paris, corps, publicité, mannequins, féminisation, société, place de l'homme, mutation
[...] - Les cancers des testicules ont augmenté de 50% entre 1970 et 1993. - Ils sont 3 à 4 fois plus enclins à l'hyperactivité, l'autisme, la dyslexie, au syndrome de Tourette, à l'alcoolisme, au diabète, au cancer, au suicide - Ils sont 10 fois plus sujets à commettre un meurtre L'homme devrait-il alors remettre en cause sa façon d'être ? Et au fond, qu'était-il avant ? Comment se définissait-il et qu'est-il devenu ? Ces changements sont-ils si profonds ? Cette première partie va tenter de répondre à ces questions. [...]
[...] Très influents sur les modes, ils ont donné l'impulsion Aujourd'hui, les hommes acceptent et trouvent même logique le partage des responsabilités financières. Ils veulent se recentrer sur une nouvelle vision de la vie, s'occuper de leurs enfants, participer à la vie du foyer, s'ouvrir finalement. Et ce contexte d'ouverture est global : la world music, la multiplication des restaurants proposant des menus internationaux la décoration même se prête au métissage culturel. Les américains appellent cela la gender flexibility Au niveau des genres masculin/féminin, c'est bien cette tendance qui prédomine. [...]
[...] Nous allons ici considérer deux domaines chers aux nouveaux hommes : le secteur de la mode et de l'habillement, et le secteur des cosmétiques. I-LA MODE : LE MARCHE DE L' HABILLEMENT ET DE L' ACCESSOIRE Défilé homme. Galliano, Hiver 2006 leur comportement d'achat. Le shopping a longtemps été considéré comme une activité féminine par nature. Et que dire des comportements d'achat compulsif ! Mais on le sait maintenant, les hommes aussi consomment et presque de la même façon que leur alter ego. [...]
[...] Le rôle de l'homme a changé, c'est un fait, et nous l'avons déjà dit. Il n'est plus l'unique chef de famille, et les piliers sur lesquels s'asseyait auparavant sa masculinité : l'argent, le pouvoir et le travail ne lui sont plus réservés. Il doit se reconstruire une virilité sur de nouvelles bases. Certains la reconstruiront sur celle attendue par les femmes et l'image répandue par les médias, d'autres en contestant ce que la société veut faire d'eux. Michel Palvin, de chez Proximity BBDO, le dit lui-même : nous sommes passés du cow-boy Marlboro et de la perfection au masculin façon Gillette, à Kookaï qui jette les hommes à la poubelle et coca light (le livreur) mettant en scène l'homme objet sexuel» ! [...]
[...] Ils peuvent toutefois avoir un impact négatif sur le psychique masculin. A force de trop de proximité, on en vient à une certaine incompréhension. Les repères traditionnels sont tombés en désuétude. Il n'y a plus un comportement à avoir avec l'un des sexes et un second type de comportement avec l'autre. L'homme ne sait plus ce que la femme attend de lui, et la femme, avide de son nouveau pouvoir, veut tout concilier. Le succès de la collection anglo- saxonne des livres les hommes viennent de Mars, les femmes de Venus le prouve : l'homme est en pleine crise identitaire et certains refusent ces mutations. [...]
Référence bibliographique
Source fiable, format APALecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture