Aujourd'hui, l'obésité est considérée comme étant une vraie maladie. Elle touche tous les pays et toutes les classes sociales. Véritable fléau social, la prévention est au cœur des discussions entre les experts de la santé, les industriels de l'agroalimentaire et l'Etat. Cette maladie touche des millions de jeunes de moins de 18 ans. Il s'agit d'enfants et d'adolescents qui mangent trop et souvent qui mangent mal, grignotent entre les repas et surtout qui ont délaissé le sport au profit de la télévision (les industriels profitent pleinement de ce créneau où le potentiel est énorme pour promouvoir leurs produits via les publicités télévisuelles). En 20 ans, l'obésité infantile a augmenté de 17%, on constate qu'un enfant sur 10 est obèse à l'âge de 10 ans, alors qu'ils n'étaient que 3% en 1965. On observe que 10% des enfants âgés entre 8 et 10 sont en surpoids soit trois fois plus qu'il y a 10 ans selon un rapport de l'INSERM publié en juin 2000. En 2004, l'obésité touche 19% des enfants français. On estime qu'à l'heure actuelle un français sur dix a une surcharge de poids à l'âge de 10 ans. La France a connu une progression des cas d'obésité infantile de 30% entre 1985 et aujourd'hui. L'obésité se caractérise par une surcharge graisseuse et un excès de poids, entraînant des effets néfastes pour la santé. Cet excès de masse graisseuse dans le corps est le résultat d'un déséquilibre entre l'apport calorique quotidien et les dépenses énergétiques : l'organisme reçoit plus qu'il ne dépense et stock alors une partie du surplus. Elle s'explique principalement par de mauvaises habitudes alimentaires : les graisses et les sucres rapides pour les enfants, sont en cause. Mais d'une façon plus générale, les raisons du développement de l'obésité sont multiples, on distingue des déséquilibres complexes d'ordre nutritionnel, génétique, psychologique et social.
L'obésité c'est d'abord un déséquilibre nutritionnel. La nutrition joue un rôle important sur le déroulement de la croissance. La disponibilité en abondance d'aliments attrayants, riches en lipides et en sucres rapides, l'ennui, des problèmes affectifs et/ou scolaires vont amener un enfant à rechercher dans la nourriture une compensation, pouvant entraîner un déséquilibre prolongé entre les apports, les dépenses et le développement d'une surcharge pondérale. A cela s'ajoute malheureusement trop souvent un "oubli" du petit déjeuner dont on sait que les carences qu'il entraîne chez l'enfant ne seront jamais rattrapées au cours de la journée. Il y a aussi l'influence de l'hérédité. Il existe une inégalité des individus face à l'obésité. Des études génétiques des populations montrent que l'héritabilité de l'obésité oscille de 25 à 45 %. Le facteur héréditaire concernerait tout de même 30% des enfants. Un enfant a 30% de risques d'être gros si un des parents est obèse, et 80% si les deux le sont. Egalement facteur d'obésité, le déséquilibre de l'activité physique. Le phénomène d'obésité est d'autant plus amplifié par la diminution progressive de l'activité physique et l'installation de la sédentarité (télévision, jeux vidéo...). L'enfant ne dépense donc pas assez de calories. L'activité physique contribue à diminuer le bilan énergétique. De plus, elle joue un rôle favorable sur la composition corporelle, les capacités fonctionnelles et le développement des enfants. Enfin, les facteurs d'origine psychologique sont perçus comme participatifs au développement de l'obésité. On estime qu'environ 30 % des enfants et adolescents ayant des problèmes de poids mangent de façon compulsive sans même avoir faim. On note que les publicités alimentaires favorisent la prise excessive d'aliments sans sensation de faim.
[...] Nous noterons par ailleurs que même si les enfants ont su répondre ouvertement à la question : qu'est ce qu'un spot publicitaire ? il ne faut pas oublier que bien qu'ils précisent que la publicité a pour but de faire acheter et consommer, ils gardent bien en tête que la publicité est un moyen de distraction, surtout quand celle-ci présente les produits sous forme de dessins animés. Donc les enfants répondent bien à la question qu'on leur pose, mais on ne sait pas ce qui les intéresse où ce qui les concerne. [...]
[...] Pourtant, le discours tenu aujourd'hui par les industriels de l'agroalimentaire rivalise souvent d'ineptie avec ce genre de propos. Il y a les fabricants de céréales pour petit déjeuner -souvent assez grasses et sucrées- qui cherchent à convaincre les consommateurs qu'un enfant ne saurait grandir en bonne santé sans consommer leurs produits, quant aux marchands d'eaux sucrées aromatisées ; notamment le fabricant Vittel ; présentent leurs boissons comme un moyen d'optimiser le capital santé des enfants. C'est un fait, en utilisant l'image de l'eau pure et naturelle les industriels trompent les consommateurs en jouant juste sur une image. [...]
[...] Cela étant moins évident, les industriels jouent alors davantage sur la dimension affective par un spot attrayant voir divertissant. Tout repose sur ces derniers points, car en jouant ainsi sur l'affection cela engendre une certaine dérive et des abus importants, surtout par rapport aux croyances qu'un enfant peut avoir envers une publicité et une marque. - les croyances dans le discours publicitaire Sur un plan purement symbolique, croire au discours des publicités révèle être d'une importance particulière. Sans doute parce que celle-ci met en avant toute la crédulité et la naïveté des enfants. [...]
[...] Tout est conçu pour faire gagner du temps aux ménages et n'oublions pas la rentabilité pour les industriels de l'agroalimentaire. Voilà où est le problème, les experts de la santé l'affirment : plus on mange vite et moins les estomacs sont rassasiés. Et les enfants en font la triste expérience ! En effet, aujourd'hui, les enfants sont assez difficiles et sont très peu tentés de manger des légumes verts et une salade de fruit au dessert. Certains parents ne cèdent pas au caprice, mais la plupart leur prépareront à la place une assiette de pâtes au fromage, des nuggets réchauffés en cinq minutes au four Ainsi, la plupart du temps, les enfants ne mangent pas à table ou très peu et surtout mal. [...]
[...] De plus, au travers des conseils nutritionnels, cela évite certaines dérives comme la surconsommation de produits junk food, dont l'objectif des industriels est de se démarquer de ce type de produits. C'est le cas des biscuits Prince de Lu dont Danone conseille à l'heure du goûter, de consommer seulement deux biscuits avec un fruit et un verre de lait pour faire le plein d'énergie au lieu de manger que des biscuits et le paquet entier (15 biscuits par paquet). La responsabilité face à la santé des enfants - l'implication de la santé publique Après toutes les accusations qui ont pu être portées contre les produits alimentaires des industriels de l'agroalimentaire et après avoir plaidé leur nonculpabilité, les industriels se responsabilisent à travers des programmes mis en place par la santé publique. [...]
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