La reconversion et la redynamisation de l'héritage minier de la Communauté d'Agglomération de Lens-Liévin (CALL)

Diane R.

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La reconversion et la redynamisation de l'héritage minier de la Communauté d'Agglomération de Lens-Liévin (CALL)

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Thèmes abordés

Territoire, Bassin Minier du Nord-Pas-de-Calais, Patrimoine de l'UNESCO, Patrimoine culturel évolutif et vivant, charbon, mines, CALL Communauté d'Agglomération de Lens-Liévin, Louvre-Lens, fosse 11/19 de Loos-en-Gohelle, Label Pays d'Art et d'Histoire, reconversion, politique culturelle, localité, culture, resémantisation, Reitel, financement, concurrence, marketing, marketing territorial, Etat, muséification, industrie, région industrielle, économie, héritage, musée, tourisme

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Résumé du document

La prise en compte de ces trois projets permet une approche dynamique par la diversité des politiques culturelles mises en place, soulignant aussi la difficulté de penser la réconciliation avec un territoire marqué, au sens plein du terme. Si les deux derniers projets peuvent être considérés comme une volonté de réconcilier la CALL avec son passé minier, le Louvre-Lens fait au contraire partie de ces politiques culturelles qui le nient et font table rase. Cependant, s'il y a en effet une forte diversité des tentatives de reconversion dans la CALL, l'instrumentation et l'instrumentalisation de la culture suivent un même dessein.

Sommaire

Contexte socio-territorial en difficulté
1. Désorganisation économique de la région
2. Désorganisation territoriale de la région
3. Une prise en compte tardive de la nécessité d'une expertise publique
La patrimonialisation de l'héritage minier dans la CALL : instrumentation et instrumentalisation de la culture dans un contexte socio-économique difficile.
1. Quels avantages à la patrimonialisation ?
2. Reconvertir ou changer d'image ?
3. Un double mouvement de transmission de la mémoire du lieu et d'effacement de stigmates qui lui sont associés.
Conflits d'acteurs et d'usage : entre manque de financements de l'État, fragmentation des acteurs locaux et déficit d'adaptation à la situation socio-territoriale.
1. « L'État se donne-t-il les moyens de ses ambitions ? » (la Voix du Nord, article en annexe).
2. Les acteurs locaux, au coeur de l'action.
3. Mise en difficulté par des acteurs fragmentés et concurrentiels
4. Un déficit d'adaptation à la situation locale ?

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Extraits

[...] Ainsi, sur la base de la fosse 11/19, le carreau de la mine a été reconverti en scène pour accueillir des activités culturelles telles que des spectacles. Les terrils ont quant à eux été muséifiés, au sens plein du terme, c'est-à-dire figés dans le but de garder la mémoire de cet héritage. En effet, les deux terrils jumeaux (74 et 74a) de Loos-en-Gohelle ont été remarqués pour leur forme typique et monumentale. Par conséquent, la patrimonialisation de cet héritage minier dans la CALL permet un déplacement de l'activité par une réutilisation, et donc un changement de sens, de ses éléments les plus visibles. [...]

[...] Les acteurs y décrivent une « attractivité nouvelle », une évolution du statut du Bassin Minier, un changement de vision sur le territoire. En bref, les politiques de reconversion apparaissent en réalité comme un tremplin à la reconversion et non comme la source de la reconversion. C'est-à-dire qu'il apparaît que ces politiques culturelles de patrimonialisation de l'héritage minier s'inscrivent dans une volonté de resémantiser le territoire (Reitel, 2015), soit de lui donner un sens et une image nouveaux. Par conséquent, l'héritage minier n'apparaît pas comme l'objet de la reconversion mais le moyen d'attirer pour une reconversion extérieure à ce même héritage. [...]

[...] Pourtant, la Communauté d'Agglomération de Lens-Liévin s'est autosaisie de ces compétences. De plus, le Conseil Régional est de loin le principal pourvoyeur de fonds concernant les politiques culturelles. Il a financé le projet du Louvre-Lens à hauteur de soulignant l'importance de taille de cet acteur. En réalité, les acteurs locaux ont pris une importance de plus en plus grande dans la reconversion des sites miniers. L'État, suite aux lois de décentralisation, s'est peu à peu dessaisi de ces compétences, et les acteurs locaux et régionaux sont devenus les plus légitimes à la mise en place de ces politiques de reconversion. [...]

[...] Or, cette approche concurrentielle en termes de politiques publiques et d'attractivité peut certes, à court terme servir les dits-territoires. Cependant, considérant le compte-rendu de la Commission diagnostic pour le Bassin Minier en 1998, cette concurrence entre les communes, et les différentes communautés d'agglomération ne pourrait pas rendre plus difficile la reconversion du Bassin Minier ? Car, pour la Commission, la seule échelle d'action à la fois cohérente et efficiente serait justement celle du Bassin Minier. Un déficit d'adaptation à la situation locale ? [...]

[...] En conséquence, l'investissement de l'État apparait ici comme le seul capable de débloquer la situation, mais ralentit les possibilités de mise en œuvre des projets. Apparait ici une véritable concurrence entre les acteurs locaux de la CALL et l'État. Or, ces premiers sont dépendants du Gouvernement et de son bien-vouloir. Ainsi, la presse régionale La Voix du Nord titre : « Lens-Hénin : L'État se donne-t-il les moyens de ses ambitions pour re dynamiser le bassin minier ? » le 27/07/2021. [...]

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