Le champagne, symbole de fête et de plaisir, est produit depuis le Moyen-âge dans la région dont il porte le nom. Ce vin effervescent, désormais protégé par l'Appellation d'Origine Contrôlée, représente un secteur dynamique toujours en essor voire en pleine effervescence, comme les chiffres en témoignent. Il suffit de dire qu'en 2005 l'hectare de vignes coûtait en moyenne 600 000 euros pour s'en convaincre, avec une progression moyenne de 10% par an. S'il est à noter que la courbe exponentielle de la production du Champagne dans la seconde moitié du XXe siècle n'est pas aussi marquée, ce secteur reste toutefois extrêmement fructueux. En 1950, 11 356 hectares de vigne étaient exploités. En 2006 le chiffre passe à 32 378. La même évolution se note si l'on observe les chiffres relatifs au nombre total de bouteilles produites : 47 millions en 1950 ; 357 millions en 2006. Le Champagne, résultat d'un subtil assemblage de cépages et d'un savoir-faire oenologique séculaire, est donc toujours le produit d'une renommé incontestée, tant apprécié en France qu'à l'étranger.
Cependant, l'insertion progressive de ce marché au sein de l'économie mondiale, la question sans cesse plus préoccupante de l'emploi et des retombées locales et les enjeux écologiques de notre siècle constituent des problématiques non négligeables, que nous tenterons de traiter.
[...] Citons enfin le secteur touristique : le Champagne attire chaque années des milliers de touristes venus des quatre coins du monde pour visiter quelques caves centenaires ou traverser la légendaire avenue de Champagne à Epernay, réputée être la rue la plus riche d'Europe par les richesses cachées dans ses sous-sols. IV. Le défi de l'environnement Le point le plus délicat aujourd'hui serait, sans aucun doute, celui de l'environnement. L'écologie agite l'esprit de tous les grands industriels de notre temps, mais encore plus celui des agriculteurs vignerons. Trois points relatifs à cette question méritent d'être évoqués. Premièrement, la problématique des produits phytosanitaires. La région Champagne-Ardenne est soumise à un climat assez difficile, souvent très humide et propice au développement de maladies destructrices telles que le mildiou. [...]
[...] D'autre part, une pratique encore répandue il y a peu a porté un grand préjudice aux maisons de Champagne qui ne cessaient d'évoquer la pureté des bulles. Il s'agit des gadoues, montagnes de déchets en tout genre (médicaments, plastique, piles usagées, vêtements ) qui étaient régulièrement déversées dans les vignes pour éviter le développement des mauvaises herbes. En plus de ressembler à des décharges en plein air, les conséquences de cette pratique ce sont très vite fait ressentir. Les vignobles étant plantés sur des coteaux de la Champagne, les pluies diluviennes qui arrosent régulièrement la région ont entraîné des coulées de boues parfois dramatiques que l'herbe des vignes pouvait autrefois retenir. [...]
[...] Malgré l'évidente mécanisation de cette industrie au fil des siècles, la réalisation du Champagne résulte malgré tout d'un savoir-faire manuel traditionnel. Une grande partie de ce secteur nécessite un travail peu ou pas qualifié : l'entretien de la vigne, tout au long de l'année, ce fait encore et toujours par des employés en CDI mais aussi par des saisonniers pendant la période des vendanges notamment où étudiants et gens du voyage viennent trouver du travail. Cela reste toutefois un métier difficile (condition climatiques parfois extrêmes) et souvent mal payé (rarement au-delà du SMIC, malgré parfois plus de 30 ans d'ancienneté). [...]
[...] Mais le monde du Champagne est encore très réactionnaire, et toute tentative de limitation des produits chimiques semble pour eux un retour en arrière de plusieurs générations. Pour conclure nous pouvons affirmer que l'industrie du Champagne a toujours constitué l'identité même de la région Champagne-Ardenne, tant par l'importance de sa production que par la notoriété et les valeurs liées à son nom. Le grand défi du futur sera toutefois l'environnement, jusqu'à présent peu respecté et dont les conséquences se font d'ores et déjà sentir. Les grands propriétaires devront désormais penser avec cette nouvelle variable. [...]
[...] L'exportation du Champagne aujourd'hui concerne le monde entier et constitue une ressource locale indéniable. Le marché national reste toutefois déterminant, et c'est cet équilibre entre demande locale et demande internationale qui assure à l'industrie du Champagne sa stabilité et sa pérennité. Le Royaume-Uni est en tête, ayant importé en 2006 l'équivalent de 140,6 millions de bouteilles. Cependant, comme beaucoup de vins français, le Champagne doit faire face au défi de la mondialisation et affronter la concurrence internationale. L'on a tenté de faire des vins en Californie, au Chili, en Afrique du Sud ou en Australie, et selon les connaisseurs leurs qualités égalent leur succès. [...]
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