Entre les mois de mai et août 1972, 36 cas de décès étranges sont notifiés chez des bébés. Les symptômes sont les suivants : brûlures, fièvre, tremblements, œdème papillaire, paraplégie et coma… On leur diagnostique rapidement une encéphalite grave. Une région est particulièrement touchée : la Champagne-Ardenne, et plus particulièrement le département de l'Aube. Bien qu'on sache de quoi ces enfants sont morts, on ne sait pas encore ce qui a pu causer cette « épidémie ».
En août 1972, une équipe de chercheurs de l'INSERM, dirigée par le docteur Gilbert MARTIN-BOUYER, épidémiologiste, envoie des infirmières dans les familles d'une dizaine d'enfants touchés, avec un questionnaire qui explorait toutes les possibilités d'explication : celles-ci font une prise de sang et récupèrent tous les objets en contact avec le nourrisson. Parmi eux, un flacon de talc Morhange que le docteur MARTIN-BOUYER fait vite parvenir au centre de toxicologie Fernand-Widal à Paris dirigé par le Dr. FOURNIER.
Celui-ci fait un test dès le lendemain: il donne du talc à un chien qui meurt dans les 2 heures. On soupçonne alors la présence de chlorophénol dans le talc.
Ce sera par la suite l'hexachlorophène qui sera officialisé dans les autres analyses comme facteur d'empoisonnement. Le flacon de talc contient en effet 6% d'hexachlorophène, un désinfectant. C'est une molécule non répertoriée comme toxique. Le sang des enfants en contient aussi. Pourtant les chercheurs sont formels ; c'est bien l'origine des décès. Le 24 août 1972, quatre mois après l'apparition des premiers cas d'encéphalite chez les nourrissons et huit jours seulement après le début de l'enquête, l'alerte est lancée. Le ministère de la santé fait passer un message clair : tous les flacons de talc Morhange doivent être rapportés, les autres doivent être retirés de la vente. Sur environ 2800 boites contaminées, on en retrouve moins de 100.
Le talc est officiellement porté comme responsable de la mort des bébés : cela va innocenter les familles dont les mères commençaient à être rendues responsables de la mort de leur enfant. Or, même elles avaient des brûlures sur les doigts dues au talc. Le talc est le produit d'une roche broyée, la stéatite. C'est un produit naturel utilisé depuis toujours pour adoucir la peau des bébés. Reste à savoir pourquoi et comment une molécule dont on ne sait presque rien, l'hexachlorophène, a pu atterrir dans ce produit.
[...] Elle sera refusée. La tactique de GIVAUDAN dans cette affaire est d'abord de nier en bloc les accusations, puis de se dédouaner en affirmant qu'ils ne pouvaient pas savoir GIVAUDAN dans la tourmente L'opposition à la contre-expertise est d'autant plus appuyée par un autre drame : en 1976, la firme fait encore parler d'elle à Seveso en Italie : l'usine ICMESA appartenant à GIVAUDAN laisse échapper un nuage de dioxine. C'est une première mondiale, des mesures exceptionnelles de décontamination sont prises. [...]
[...] Les tests effectués sur des babouins montrent que le produit reste dangereux, et demande à ce qu'il soit effectué sur des enfants. GIVAUDAN nie complètement les accusations et cherche à se déculpabiliser, feignant l'ignorance en insistant toujours sur le fait que son produit n'est pas dangereux pour l'homme Le comportement de l'entreprise face aux familles On ne sait plus vraiment qui est responsable, GIVAUDAN ou la SETICO. Cependant, GIVAUDAN va prendre les devants en essayant d'étouffer l'affaire qui ébranle la France. [...]
[...] Ils découvrent que le talc, qui déborde souvent des pots, est récupéré dans un bidon de G11 qui aurait dû être vide. Or dans un bidon, on apprend qu'il en restait 32 kg, mélangés à 600 kg de talc. Une fois la cuve pleine de talc, l'ouvrier chargé de remplir les pots a vu ce bidon qui restait et l'a mis avec les autres contenants Les livres de comptes et de livraisons de la SETICO sont saisis : on observe que les lieux d'intoxication correspondent bien aux lieux d'expéditions du lot contaminé, principalement dans l'Aude et les Ardennes. [...]
[...] Le système de rappel et de retrait des produits 2. La position de GIVAUDAN face aux accusations 3. Leur comportement face aux familles 4. L'attitude pendant le procès 5. L'après-procès 6. Ce qu'aurait dû faire Givaudan ANNEXES SOURCES Description de la crise 1. Le déclenchement de l'alerte Entre les mois de mai et août cas de décès étranges sont notifiés chez des bébés. Les symptômes sont les suivants : brûlures, fièvre, tremblements, œdème papillaire, paraplégie et coma On leur diagnostique rapidement une encéphalite grave. [...]
[...] Celle-ci lui est venue de plein fouet, laissant ses dirigeants totalement démunis. Cette crise a été mal gérée et non résolue par l'entreprise. Les familles restées parties civiles seront finalement indemnisées par l'Etat, presque 20 ans plus tard en 1991. Annexes Articles de presse Propriétés du talc Morhange Structure de l'hexachlorophène Intoxication dans le temps Sources Sites Internet http://www.france5.fr/programmes/articles/actu-societe/991-l-affaire- du-talc-maudit.php http://www.humanite.fr/journal/1991-03-26/1991-03-26-640769 http://fr.wikipedia.org/wiki/Givaudan - Données wikipedia sur Givaudan http://www.fipar.com - Fédération des industries de la parfumerie. http://www.celog.fr/silex/tome1/preface.htm Revues Article du titre L'unité du 07/12/79 au sujet du procès de Givaudan Le talc Morhange mortel contenait d'hexachlorophène vs pour le talc originel. [...]
Référence bibliographique
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