La fresque de la discorde du MBAM, Guillaume Bourgault-Côté, Nathalie Bondil, Ressources humaines, comité de direction, conseil d'administration, politique d'embauche, syndicat, harcèlement moral
Conscient que la réputation de Nathalie Bondil (figure de proue du milieu culturel québécois et canadien) pouvait lui conférer une forme « d'intouchabilité », Michel de la Chenelière s'est évertué, tout au long du processus de mise à l'écart, à réduire le pouvoir d'influence de cette dernière.
Sur la forme, cela l'a amené à « maîtriser » les communications officielles pouvant sortir du MBAM et les éléments de langage associés pour que la véritable teneur de cette histoire ne soit pas révélée trop tôt aux yeux de tous.
[...] Par ailleurs, on ressent à la lecture du cas une Nathalie Bondil passive, dans l'inaction et à contretemps face au jeu politique et au jeu de pouvoir qui l'oppose à Michel de Chenelière. Elle n'a ni manager ses équipes, ni manager le contexte dans lequel elle évoluait. Elle n'apparait « ni politique, ni stratégique, ni tactique » pour adapter son style d'interaction à son contexte et à son ou ses interlocuteur(s). En synthèse, elle n'a donc ni fait groupe, ni fait plan, ni fait action. [...]
[...] Sur le fond du dossier et plus spécifiquement sur le sujet touchant à la dégradation du climat social, elle aurait pu s'appuyer davantage sur les " façons de faire " répréhensibles de M. de la Chenelière, loin d'être irréprochable sur le sujet (envoi de courriels en dehors des heures de travail). Autre erreur commise par Nathalie Bondil, elle n'a pas bâti de réseau d'influence au sein de l'organisation (elle semble s'être limitée à travailler son aura en dehors de l'Institution). [...]
[...] En parallèle, elle n'active pas les nombreux relais d'influence dont elle dispose en dehors du MBAM quand elle en a encore l'opportunité. On pense tout particulièrement à l'appui officiel voire à l'interventionnisme possible de la ministre de la Culture, Madame Nathalie Roy, conquise à sa cause avant que l'affaire ne prenne une tournure plus sensible. Notons enfin que stratégiquement, ne pas placer l'intérêt et l'image de l'Institution avant son intérêt personnel a définitivement sonné son glas. Face à ce constat, Nathalie Bondil aurait dû travailler sa stratégie et sa sphère d'influence pour s'entourer de soutiens : Celui des syndicats en prêtant une oreille attentive à leur remontée au moment de la rencontre du 25 novembre 2019 et en agissant activement pour améliorer le climat social suite à la présentation du rapport externe commandité ; Celui des membres du conseil d'administration en faisant profil bas au moment de l'annonce de la volonté de recruter une nouvelle conservatrice afin de faire grandir le MBAM ; Celui des membres de la sphère culturelle internationale lorsque l'affaire a été révélée publiquement ; Celui des partenaires financiers du MBAM comme la fondation Riopelle pour qui possiblement, la présence de Nathalie Bondil était une des raisons de leur engagement ; Enfin, celui de l'opinion publique grâce à ses relais dans la sphère médiatique. [...]
[...] La conclusion de l'article « La fresque de la discorde du MBAM » dresse en effet un tableau final désastreux où tous les acteurs semblent être sortis perdants de cette affaire : Nathalie Bondil pour commencer, qui se voit congédier avant même la fin de son contrat. Conséquence encore plus grave, elle ressort de cette saga avec une image de dirigeante et de gestionnaire profondément écornée. Et la révélation publique par 90 employés du Musée et une vingtaine d'ex-collègues de « harcèlements / d'intimidations » vécus au Musée « cautionnés » par la directrice d'alors, risque de la poursuivre bien longtemps. [...]
[...] La fresque de la discorde du MBAM - Guillaume Bourgault-Côté (2020) - Politique et influence dans l'organisation Comment Michel de la Chenelière est-il parvenu à écarter Nathalie Bondil malgré ses résultats exceptionnels à la tête du MBAM ? Mobilisez les connaissances acquises dans le cours pour appuyer votre réponse Conscient que la réputation de Nathalie Bondil (figure de proue du milieu culturel québécois et canadien) pouvait lui conférer une forme « d'intouchabilité », Michel de la Chenelière s'est évertué, tout au long du processus de mise à l'écart, à réduire le pouvoir d'influence de cette dernière. [...]
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