Poudlard, Croutard, Rusard. Si vous ne connaissez pas ces mots, c'est que vous avez miraculeusement échappé au phénomène Harry Potter ! Car ce petit élève-sorcier a ensorcelé tous les enfants… et un certain nombre d'adultes.
Le phénomène « Harry Potter » trouve son édifice dans le premier tome de l'histoire, Harry Potter à l'école des sorciers, publié en Grande Bretagne le 27 juin 1997, vendu grâce au bouche à oreille entre les enfants, vite relayé par les adultes. Il sera amplifié par la sortie de la première adaptation cinématographique, en novembre 2001. Les péripéties du petit apprenti sorcier, publiée dans plus de 200 pays, se déclinent désormais en 63 langues. Les ventes des cinq premiers tomes atteignent, dans le monde entier, les 300 millions d'exemplaires.
En France, les six premiers tomes avoisinent, pour l'heure, plus de 19 millions d'exemplaires. Selon Gallimard, un nouveau tome de « Harry Potter » représente environ 10% du chiffre d'affaires de la part d'édition du groupe (environ 120 millions d'euros) et 7 % des ventes. Et les salles de cinéma ne désemplissent pas : 25 679 058, c'est le score d'entrées pour les films en France, avec 9 395 711 entrées pour Harry Potter à l'école des sorciers. Ensuite, Harry Potter et la chambre des secrets a totalisé 9 144 701 entrées en 2003, tandis que Harry Potter et le prisonnier d'Azkaban a atteint 7 138 646 entrées en 2004.
A l'occasion de la sortie du quatrième film des aventures du célèbre petit sorcier Harry Potter et la coupe de feu, j'ai jugé pertinent de m'intéresser de près à la manière dont les médias se sont saisis ou pas du phénomène Harry Potter. Constatant la machine marketing internationale autour de ce phénomène, j'ai trouvé intéressant de voir dans quelle mesure la presse quotidienne française s'y positionnait. La grande question à laquelle ce mémoire tentera de répondre est : « peut-on dire de « Harry Potter », phénomène planétaire, qu'il devient à travers les médias français un phénomène national ? » ou autrement formulé « les quotidiens nationaux se sont-ils appropriés le phénomène mondial « Harry Potter » au point de l'élever au rang d'événement national ? »
Ce mémoire a un double intérêt. Pour l'élève premièrement, qui à son élaboration, explore un domaine du savoir, l'analyse et en tire des réflexions nouvelles. Le séminaire de recherche Espace Public et Média, auquel le mémoire s'intègre, m'a permis de découvrir certains enjeux de la médiatisation, que j'ai tenté d'aborder sous un angle original, celui du « phénomène » avec la sortie du quatrième film « Harry Potter ».
Le second intérêt pourrait résider en l'utilisation professionnelle de ce mémoire. En effet, ce dernier suit la même méthodologie que celle d'un attaché de presse, élaborant un book sur les retombées presse. Aussi, j'ai pour ambition de le soumettre à la Warner, qui fut en charge de la communication média du film, en espérant qu'ils veuillent bien évaluer mon travail.
[...] Et même si l'on observe des similitudes et des régularités entre les unes de supports différents, celles-ci ne sont pas universelles, ni figées. L'éditorial C'est l'opinion du jour, un discours particulier qui sert à justifier le traitement de l'information. Aucune éditorialisation n'a été référencée sur le sujet Harry Potter Le rubricage Voici quelques questions auxquelles appelle le rubricage : quelle est la rubrique où l'on trouve le plus souvent une occurrence concernant Harry Potter ? Y a-t-il des rubriques autres que la rubrique cinéma où apparait une occurrence sur le film ? L'occurrence se situe-t-elle en rubrique de tête ? [...]
[...] Et peut-être à long terme, la crainte de voir la modification de son lectorat ? L'absence de Libération dans le combat Potter-Radcliffe dévoile-t-elle la volonté de ne pas prendre part au battage marketing ? UNE DES STRATEGIES D'UN QUOTIDIEN EST-ELLE DE S'INFLUENCER DES CHOIX JOURNALISTIQUES DES AUTRES ? L'actualité, quand elle est liée à un calendrier, est construite en fonction de stratégies journalistiques diverses : offensive, initiative, enquête Cependant, les quotidiens d'information générale puisent tous à un fond commun : le flot des nouvelles déversées par les téléscripteurs. [...]
[...] LES ARTICLES SUR HARRY POTTER ONT-ILS UNE VOCATION PLUS DIVERTISSANTE QU'INFORMATIVE ? Le sujet d'un article influence-t-il son traitement ? Harry Potter, en tant que personnage de fiction va-t-il jusqu'à apposer sa griffe divertissante sur un contenu à but informatif ? Ce qui nous renvoie à la question suivante : peut-on assimiler la lecture d'un journal à un loisir ou à une distraction ? A première vue, il semblerait que non. Et pourtant, plusieurs éléments invitent à répondre par l'affirmative. [...]
[...] Le Monde propose 3 articles sur le phénomène Harry Potter selon deux angles d'approche : le principal est la maturation puisque les titres évoquent des mots comme vieillir étudier et enfance et le second est plus économique avec la présence du mot box-office américain car on s'attend à la présentation de chiffres. Par nature, un article économique n'a aucune visée divertissante. Par contre, en ce qui concerne les deux autres, il demeure une ambiguïté que nous tenterons de lever ultérieurement par une analyse approfondie du texte. [...]
[...] Le titre le plus efficace est celui qui en dit le moins mais en suggère le plus. Le mot signal est un mot à fort pouvoir captatif tellement celui-ci a été utilisé car il permet d'informer le lecteur sur ce qui va suivre. Par exemple, avec le mot Ben Laden on peut s'attendre à un article sur le terrorisme. Ramené à notre sujet, le mot signal peut être soit Harry Potter soit Daniel Radcliffe En considérant que Harry Potter peut tout à la fois référer au film comme au personnage, alors que Daniel Radcliffe ne peut faire figure que d'acteur, faire mention dans un titre de Daniel Radcliffe c'est vouloir consciemment mettre en avant la personnalité de l'acteur, et par conséquent de préférer l'information d'un genre people à un genre ciné pour permettre au lecteur d'avoir l'impression de faire partie du monde des stars. [...]
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