Internet, d
Nous pourrions définir le paradigme classique de l'industrie musicale selon les trois éléments que sont les artistes, le public et les médiateurs. Les artistes composent, écrivent et interprètent ; les médiateurs produisent le master et accompagnent l'artiste tout au long de sa carrière, effectuent la promotion du disque, le diffusent et le distribuent ; enfin, le public finance ce marché par ses actes de consommation : « L'industrie de la musique enregistrée constitue ainsi toujours une chaîne de valeur ajoutée reposant sur cinq maillons : la création de l'oeuvre, son interprétation, la production du disque, sa diffusion et sa consommation » (Pierre-Jean Benghozi & Thomas Paris, 2001).
Autrement dit, en maîtrisant les outils de production, de diffusion, de promotion et de distribution, les médiateurs entre l'artiste et le public se sont imposés comme une étape incontournable de l'accès à l'industrie de la musique enregistrée. La démocratisation d'Internet et son évolution, conjuguées au développement des technologies numériques, ont rapidement donné lieu à des perspectives d'affranchissement. En effet, le développement et l'adoption à grande échelle de ces technologies ont sensiblement fait baisser les coûts de production tandis qu'Internet a profondément remis en question le schéma classique de l'économie de la musique enregistrée.
En permettant à chaque artiste de s'exposer au public, de profiter de réseaux sociaux numériques et de nouvelles formes de marketing pour effectuer sa promotion et d'avoir la possibilité de vendre sa musique en ligne, la mise en place d'un nouveau paradigme technologique et économique a remis en question le rôle des maisons de disques et pose la question suivante : Les artistes pourraient-ils se passer de la collaboration des maisons de disques pour intégrer le marché de l'industrie de la musique enregistrée ?
Cette hypothèse, largement développée par les médias et nourrie par un sentiment de défiance croissant à l'égard des maisons de disques est devenue extrêmement populaire. Porté par la réussite de certains artistes que les médias ont érigés en exemples emblématiques, le mythe de la démocratisation de l'accès à l'industrie de la musique enregistrée était né. L'objectif de ce mémoire sera alors de confronter ce mythe à la réalité, pour tenter de définir jusqu'à quel point la révolution Internet a-t-elle permis aux artistes de se passer des maisons de disques.
[...] Tout le monde n'a pas droit au marché : comme toujours, il y a peu d'élus. Conclusion Le numérique, malgré tout son potentiel, n'a pas encore bouleversé la donne pour les artistes cherchant à s'insérer dans la filière professionnelle sans intermédiation. Les prescripteurs traditionnels et les distributeurs physiques sont encore prédominants tandis que l'abondance de références et les monopoles des distributeurs numériques se présentent comme des nouvelles contraintes. Ainsi, bien qu'Internet mette à disposition de l'artiste des moyens peu onéreux d'enregistrement, de nouveaux outils diffusion, de nouveaux modes de distribution et favorise de nouvelles formes d'interaction avec le public, le mythe de l'artiste gérant sa carrière sans intermédiaire n'est pas encore devenu réalité M.Madden, Artists, Musicians and the internet Pew Internet & American Life Project décembre 2004, cité par Alban Marttin, L'Age de Peer p Aymeric Pichevin, L'artiste-producteur en France en 2008 p SNEP Aymeric Pichevin, L'artiste-producteur en France en 2008 p L'avenir du système économique de la musique enregistrée L'avenir du système économique et industriel la musique enregistrée aura une incidence sur la démocratisation de l'accès au marché. [...]
[...] Le star-system désigne donc un système où la demande se concentre sur un faible nombre d'artistes, celle-ci favorisant les économies d'échelle. L'industrie du disque est caractéristique d'une économie de star-system : un album sur dix permet de réaliser du profit. Il compense les échecs des neuf autres (Denisoff, 1986).» 2 Les économies d'échelle permettent de dégager un profit plus important : il s'agit de vendre le même produit à un maximum de personnes pour réduire les coûts de production. C'est dans cette perspective qu'ont été mises à contribution les techniques de marketing, conditionnant les consommateurs à l'achat des mêmes produits. [...]
[...] Leur premier album Whatever People Say I Am, That's What I'm Not s'écoule à exemplaires la première semaine : il s'agit de la vente la plus rapide pour un premier album Pour cette biographie nous avons retenu les informations de Wikipédia sur http://fr.wikipedia.org/wiki/Arctic_Monkeys et l'article d'Odile de Plas dans l'édition du Monde du Label indépendant anglais Classements de musique équivalent aux Top Music (top 50 par ex) 4 Le NME, ou New Musical Express, est un journal hebdomadaire musical illustré britannique édité par IPC Media filiale britannique de Time Warner, principal prescripteur de musique Pop-Rock en Angleterre Commentaire La production de leur premier single et son apparition en première place des charts n'interviennent qu'après leur signature dans un label. Leur parution en première page du magazine NME, qui a largement contribué à la promotion de leur groupe intervient également postérieurement à leur signature. Le buzz nourri par Internet n'a donc pas permis au groupe de se passer d'un intermédiaire pour accroître sa notoriété et vendre ses disques. Il semble cependant intéressant de noter comment Internet a participé à ce succès. [...]
[...] Mais, à la différence du contrat de licence, on ne bénéficie pas de la légitimité et du soutien d'une 60 maison de disques ou d'un label. On doit aussi prendre en compte le fait que le paiement des ventes par le distributeur implique un délai entre la livraison et la facturation. Cette solution peut convenir aux artistes et aux groupes assurés, par ailleurs, de vendre une partie de leur production par d'autres circuits Table des matières INTRODUCTION LE CONTEXTE ECONOMIQUE DE L'INDUSTRIE DE LA MUSIQUE ENREGISTREE PRESENTATION DES PRINCIPALES ETAPES DE LA CHAINE INDUSTRIELLE PRODUCTION MUSICALE : REALISATION DU PRODUIT PROMOTION : PRESCRIPTION ET DIFFUSION DISTRIBUTION LE SCHEMA CLASSIQUE DE L'ECONOMIE DU DISQUE OUTILS DE PRODUCTION OUTILS DE PROMOTION OUTILS DE DISTRIBUTION LE SCHEMA DE L'ECONOMIE DE LA MUSIQUE ENREGISTREE A L'ERE D'INTERNET LES NOUVELLES CONDITIONS DE PRODUCTION MUSICALE LES NOUVEAUX OUTILS DE PROMOTION LES NOUVEAUX OUTILS DE DISTRIBUTION CONCLUSION LE MYTHE CONFRONTE A LA REALITE L'ARTISTEPRODUCTEUR QU'EST CE QU'UN ARTISTE‐PRODUCTEUR ? [...]
[...] Enfin, il pourrait prétendre à un meilleur rendement financier dans la mesure où plus l'artiste s'implique dans la chaîne industrielle, plus les royalties et les droits qu'il perçoit sont élevés. Un sondage sur les motivations des artistes-producteurs réalisé par Aymeric Pichevin nous donne les chiffres suivants1 : - Meilleur contrôle sur sa production musicale 86% - Impossibilité de trouver une maison de disques 74,4% - Etre indépendant 72,9% - Désir de gagner plus d'argent 64% - Bénéficier d'une plus grande liberté dans la promotion/marketing Analyse des exemples L'identification des artistes faisant l'objet de notre étude a fait apparaître deux questions : - Que signifie accéder au marché de l'industrie de la musique enregistrée ? [...]
Référence bibliographique
Source fiable, format APALecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture