Depuis les années 1960 les discours des élites et du corps politique se multiplient pour critiquer et mettre en évidence une prétendue baisse du goût pour la lecture des livres de « littérature de qualité », alertant même le système scolaire sur une certaine « crise de la lecture » dont les jeunes seraient la cible première. Aujourd'hui encore, les enquêtes sur les pratiques culturelles des Français révèlent que la place réelle et symbolique de la lecture dans l'univers culturel de la population française n'a pas réellement évolué depuis une vingtaine d'années, malgré les efforts des pouvoirs publics pour aplanir les obstacles à la lecture. Or, l'évolution des pratiques de lecture se présente, d'une certaine manière, comme un instrument de mesure du changement social car les modifications intervenues dans l'environnement culturel et médiatique des individus, les bouleversements qui se sont produits dans le champs de plus en plus vaste des pratiques culturelles et les métamorphoses qu'a connu le marché de la distribution du livre ont indéniablement eu des conséquences sur les représentations de la lecture, sur les pratiques quantitatives et qualitatives de lecture, et les goûts des gens.
Le livre dit « de format de poche » existe depuis plus d'un siècle. Dès 1905, les éditions Jules Taillandier commercialisaient, sous l'appellation Livre de poche, des romans populaires à petit prix ; Hachette devra d'ailleurs leur racheter le nom. Mais le succès rencontré par Le Livre de Poche tient à la conjonction de ce nouvel objet de consommation avec l'époque et la demande populaire et estudiantine d'un livre bon marché et désacralisé, présenté sous des couvertures rappelant les affiches de cinéma, mais néanmoins véhicule d'une littérature de qualité. En effet c'est parce que de grands romans écrit par des écrivains renommés sont parus que le Livre de Poche a connu un tel succès ; auparavant les livres de poches constituaient souvent de la littérature de « bas étage ».
[...] Cela montre bien que la distribution du Livre s'organise et change. Les commandes ne sont plus passées au travers de bons de commande papier, ni au travers de commandes téléphoniques. Cependant, seulement 60% des échanges Distributeurs-Maisons d'édition se font par voie informatique. La commercialisation du livre de poche se fait aujourd'hui au travers de : - GSA (Carrefour, Auchan ) - GSS/GSM (grandes surfaces multimédias comme les Espaces culturels Leclerc ou comme la Fnac) - Grands Magasins - Librairies : 1er niveau (Librairie Privat) - Librairies 2ème niveau, Maisons de la Presse et librairies Papeterie : ce sont les librairies les plus petites en termes de chiffre d'affaires - VPC, Clubs et Internet - Soldeurs ou occasions - Comités d'entreprise - Distributeurs automatiques Analyse SWOT du secteur de la commercialisation de livres de Poche Strengths : - Réseau français très dense de distributeurs (couverture nationale) - Importance de la Culture en France - Livres français distribués à l'international avec la Francophonie - Secteur protégé Weaknesses : - À du mal à évoluer, peu flexible - Nombreuses contraintes réglementaires - Marges faibles - Marché peu évolutif avec cannibalisation des réseaux entre eux Opportunities : - Nouvelles formes de distribution : Distributeurs automatiques avec Maxi Livres qui vient notamment d'installer 5 distributeurs automatiques de livres de Poche dans Paris dans les stations de métro. [...]
[...] En 1970, un tiers des ouvrages parus dans cette collection proviennent du catalogue de la NRF. Mais les relations commerciales entre Gallimard et Hachette se détériorent d'année en année et une nouvelle concurrence se fait jour chez les autres indépendants. En mai 1970, la rupture est consommée : Claude Gallimard annonce le retrait des titres du groupe Gallimard du Livre de poche le lancement d'une nouvelle collection et la création de sa propre filiale de distribution. Si Gallimard est déjà familier du poche Série noire en 1945, Idées en 1962, Poésie/Gallimard en 1966 le lancement de Folio constitue une opération risquée et d'ampleur car en deux ans, ce sont tous les titres de littérature générale du fonds Gallimard parus auparavant en Livre de poche qui sont repris en Folio Massin, directeur artistique, adopte le fond blanc, un format proche du 10 x 18 américain et une typographique élégante à empattements (Baskerville old face), qui distingue d'emblée la collection de la concurrence. [...]
[...] Par secteur, les résultats sont aussi contrastés. Les livres pour la jeunesse et la bande dessinée continuent de se développer, les beaux-arts et les sciences humaines souffrent, en revanche. La littérature française se vend moins bien que la littérature étrangère. Plusieurs libraires notent une "crise de confiance du lectorat" et diagnostiquent "une crise de la prescription". Il y a aussi des modifications substantielles dans les pratiques de consommation qui ne sont pas ou peu anticipées par les libraires. Parmi les nouveaux loisirs, Internet et la téléphonie mobile sont des concurrents de plus en plus présents. [...]
[...] La “concurrence qualitative” remplace la bataille par les prix. Et ce n'est pas un mal si l'on observe une des autres caractéristiques du marché, la surabondance Le marché du livre, contrairement à beaucoup de secteurs, bénéficie en France du taux réduit de TVA à ce fut un avantage dans le passé, mais cela veut aussi dire qu'il sera impossible de rabaisser encore le taux de TVA dans le futur pour relancer le secteur comme il en est question dans la restauration et dans une moindre mesure pour l'instant, dans le secteur du disque Un marché saturé ? [...]
[...] Un autre cousin du livre de poche se développe dans une catégorie légèrement plus élevée, le semi poche. Un peu plus cher que le classique livre de poche, il bénéficie d'un papier de meilleure qualité qui lui donne un petit air de beau livre de littérature en petit format. Là encore, c'est en littérature que le semi poche trouve son meilleur créneau Les nouveaux entrants les livres numériques Selon l'étude menée par Ipsos pour Powow.net, le journal du dialogue sur l'éthique du Net, les Français jugent que l'arrivée des nouvelles technologies dans le monde de l'édition, et du livre numérique en particulier, ne modifiera pas sensiblement leurs pratiques et leurs habitudes de lecture. [...]
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