Apparus en Grande-Bretagne en 1995, les alcopops, plus connus sous le nom de « premix » en France, se sont largement répandus chez nous.
Il s'agit de boissons alcoolisées, dont le fort goût en alcool est masqué par des ajouts de sucre et d'arômes. La stratégie marketing est directement centrée sur les jeunes, des consommateurs plus habitués aux sodas et aux jus de fruits qu'aux alcools forts.
ALCOPOPS OU PREMIX : DE NOUVEUX RISQUES POUR LE JEUNES
Ces nouveaux produits à base de vodka, de rhum ou de whisky, représentent de nouveaux risques pour les jeunes. De telles boissons bénéficient d'une offensive marketing en direction des jeunes, d'une présentation attrayante et d'une grande diversité de goût, expliquant leur grand succès.
Or les effets pour la santé sont les mêmes qu'avec les boissons alcoolisées traditionnelles. Boire un premix revient à consommer une bière, un verre de vin ou d'alcool fort sec. Mais en raison de leur goût extrêmement sucré, les ados tendent à l'oublier, pensant davantage consommer un soda ou un jus de fruits.
Bacardi Breeze, Smirnoff Ice : ces produits sont très séduisants.
Ils ont tous en commun de se présenter en canettes ou en bouteilles de 25 ou 33 cl, avec un habillage très tendance et coloré, ne faisant que très discrètement référence aux alcools qu'elles contiennent, sans oublier un prix de vente très attractif. Et c'est désormais pareil pour les boissons à base de bière ou de vin…
La consommation chez les jeunes est une réalité européenne qu'il faut prévenir. La France est un des pays européens où l'on boit le plus d'alcool.
En 2004, 19% des garçons de 17-19 ans étaient des buveurs réguliers.
La prise d'alcool chez les 12-17 ans se caractérise par une ivresse recherchée plutôt le week-end dans un cadre festif entre copains et par la polyconsommation, l'alcool étant associé à la prise d'autres produits (cannabis, ecstasy, cocaïne…).
La mise sur le marché de boissons à forte teneur en alcool se faisant passer pour des limonades peut freiner les actions engagées dans la lutte contre l'alcool, notamment en fidélisant les plus jeunes à l'ivresse.
[...] Une arme choisie par les fabricants pour attirer les filles et les plus jeunes. Derrière l'appellation Premix bien connue des jeunes consommateurs, se cache une nouvelle génération de boissons alcoolisées et aromatisées. Des boissons dont la teneur en alcool apparaît comme étant la même que pour celle d'une bière, soit environ 5 à 6 degrés, et qui plaisent aux 16-25 ans par leur côté festif et la diversité des goûts qu'elles proposent. Depuis plus de 30 ans, les consommateurs ont apprécié des boissons pré- mélangées à base de spiritueux. [...]
[...] La situation en Suisse En 1996, les boissons alcoolisées pré conditionnées, alcopops et premix, font une entrée fracassante sur le marché helvétique. Les publicités sont placées dans des journaux gratuits ou dans des magazines vantant un style de vie extrême, alors, évidemment, quand une boisson alcoolisée et sucrée se prétend elle se retrouve rapidement entre les mains d'une clientèle jeune, mais aussi féminine. Résultats : 2 millions de bouteilles vendues en millions en 2001 et, pour millions de bouteilles, soit 20 fois plus qu'en 2000. [...]
[...] Une communication décalée pour les alcopops Afin de pouvoir contourner la loi Evin, les marques d'alcool se lancent de plus en plus dans des actions de marketing la nuit. Pour cela, elles n'hésitent pas à aller à la rencontre de leur cible, et si elles le font, c'est parce que cela rapporte. D'abord en terme d'image. Ensuite financièrement : la nuit peut se révéler stratégique pour ces industries dont la moyenne d'âge de cible se situe entre 15 et 45 ans. [...]
[...] Cependant, les designers drinks introduisent chez ces jeunes l'accoutumance au compte-gouttes, car l'appel de l'alcool est bien réel. Selon le site Internet de la Fédération française des spiritueux, les ventes de cet alcool ont augmenté de 10%. Affirmant que les jeunes français sont devenus adeptes du «binge drinking» c'est à dire de boire très rapidement assez d'alcool pour trouver l'ivresse. De plus, il observe aussi que des bières allégées et aromatisées ont été créées à destination des filles avec cette précision que les alcooliers qui jouent en permanence sur l'attrait des jeunes pour la nouveauté, ne lésinent pas pour mettre leurs produits à disposition par le biais d'animations ou de partenariats pourtant interdits. [...]
[...] Le législateur a ainsi supprimé la notion de "zone de production" et annulé la rédaction d'un décret, par le biais de l'article 77 de la loi du 8 août 1994. * (Cf. Annexe page 40) Les producteurs d'alcool ont donc réussi à ouvrir une brèche dans le dispositif de prévention de l'alcoolisme, et, alors même que la loi Evin visait à interdire la publicité des boissons alcooliques sur les médias s'imposant à tous, l'affichage échappe à la règle permettant aux alcooliers de promouvoir leur produit dans la rue aux vues de tous. [...]
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