Le processus de séduction semble parfois dépendre de facteurs abstraits, voire irrationnels. Le designer s'appuie pourtant sur des éléments bien concrets. Les signes, les formes, les couleurs ne sont pas choisis au hasard. En effet, les comportements d'achat ont une explication scientifique et les designers l'ont bien compris. Notre cerveau est composé de ses deux hémisphères essentiels : le gauche où réside notre capacité d'analyse, notre coté masculin et le droit où résident nos émotions, notre aspect féminin. L'art du designer est de passer en permanence de l'un à l'autre... Le consommateur peut instantanément repérer les couleurs, les formes, et les sons, grâce à son système nerveux. Il repère après seulement les chiffres ou les données inscrites sur le produit. Le consommateur a donc une « perception de l'identité du produit » en seulement une fraction de seconde. C'est sur cette fraction de seconde que les designers travaillent, ils ont peu de temps pour accrocher le regard d'un consommateur.
Enfin, et surtout, le design est un facteur économique, agissant concrètement sur les résultats d'une entreprise. Il apparaît comme indispensable à tout lancement, même si ses effets sont parfois difficiles à évaluer. De plus, l'entreprise n'arrive pas toujours à identifier les coûts propres au design, en dehors de la rémunération du designer. Selon les enquêtes menées en 1995 auprès des entreprises, la Darpmi avait estimé que la moyenne de retour sur investissements se situait autour de 16 mois. Ce ratio avait été réalisé en se basant sur l'estimation des managers. Celui-ci doit être utilisé avec précaution car il reste approximatif.
Pourtant, malgré tous les enjeux qu'offrent le design, de nombreuses entreprises éprouvent des réticences à recourir aux compétences des designers. L'utilité, l'efficacité et la gestion sont encore aujourd'hui matière à controverse. De plus, la plus value du design est extrêmement dure à évaluer, reste à savoir de quelle façon et dans quelle mesure le design fait vendre.
L'objectif de ce mémoire est de déterminer en quoi le design est une composante essentielle de la stratégie marketing de l'entreprise et comment l'entreprise doit procéder pour en tirer les meilleurs bénéfices.
Dans cette optique, il faut d'abord déterminer quels sont les enjeux et les risques du design puis et enfin expliquer comment insérer au mieux le designer au sein de l'entreprise pour que son action soit réellement bénéfique. Enfin, il faut considérer l ‘avenir du design et les différents aspects qu'il peut prendre.
[...] La marque Herta a très bien réussi en créant un nouveau concept de consommation de la saucisse. Avec son Knacki ball, Herta se différencie grâce à un emballage radicalement différent. Au lieu de vendre des saucisses dans un simple emballage en plastique, Herta propose de ses saucisses dans une boite type pop corn. Ce concept est un succès commercial et permet à la marque de vendre son produit plus cher que ses concurrents.[11] Un levier de communication Le design peut permettre de révéler un potentiel marque fort, permettant l'identification immédiate des produits. [...]
[...] Pour reprendre à nouveau le cas des séries limitées Twingo, la dimension affective joue un rôle prépondérant dans l'acte d'achat. Lorsque la marque choisit de revendiquer les couleurs du véhicule, elle lance successivement trois séries limitées. La première était la Twingo Kenzo, du nom du couturier emblématique. Un textile exclusif, inspiré de l'anémone-symbole de Kenzo, est créé en deux couleurs pour les sièges. Kenzo, c'est le sourire et la couleur. L'association avec Twingo était idéale» déclare Claudie Jagline[13]. La deuxième série limitée sera la Twingo Benetton, pour laquelle un textile à carreaux est élaboré. [...]
[...] Seule d'entre elles envisage de faire appel à un designer. Cette réticence s'explique principalement par la méconnaissance du métier de designer : en des entreprises considéraient le design comme une démarche marketing et 44% comme une exigence de marché.[3] Le design n'est donc pas uniquement perçu comme un métier à lui seul, mais comme un soutien à la stratégie marketing. Cette difficulté à cerner la profession s'explique par plusieurs facteurs Une profession difficile à repérer Si le métier de designer est mal connu du grand public et des entreprises, il est presque aussi mal identifié par l'Etat. [...]
[...] Et face à cette perte de crédibilité, il se voit cantonné aux projets opérationnels. Toutefois, d'après Monique Vervaeke, chercheur au CNRS, 84% des designers considèrent qu'il interviennent plus fréquemment dans les phases préliminaires de la conception depuis qu'ils sont embauchés»[6]. La mise à l'écart des designers dans le processus créatif est donc de plus en plus rare Indépendant A qui cela convient-il ? A toutes les entreprises qui ne peuvent s'offrir le luxe d'un département design intégré. Beaucoup de sociétés n'ont pas un rythme de renouvellement de produit suffisant pour occuper une équipe de designer à plein temps. [...]
[...] La formule mixte Même lorsqu'elles disposent de designers intégrés, les entreprises peuvent continuer à recourir à des designers externes pour les associer à un même projet ou les faire travailler sur des projets différents. Cette formule est bénéfique à l'entreprise puisque les deux designers sont complémentaires. Le designer intégré a une connaissance approfondie de la société et le designer externe apporte un regard neuf et le fruit d'expériences acquises ailleurs. L'intervention de designer externe peut créer de la tension au sein du département design de l'entreprise car celui-ci peut se sentir concurrencé. [...]
Référence bibliographique
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