Hooliganisme, club sportif, structure capitalistique, capitalisme, plan Leproux, club mondialisé, club modeste, dépense publique, perception par le public, facteur de pérennité, relation économique, football, éthique, analyse économique, politique britannique, Komsolets, FC Barcelone, Real de Madrid, facteurs de civilisation, Ultras, collecte de données, pouvoir public, structure publique, effet cathartique, dimension psychologique, Ligue de football professionnel, démocratisation, Fair play financier, loi du 10 mai 2016
Le football est aujourd'hui le sport qui compte le plus économiquement au monde. De par son implantation traditionnelle en Europe et en Amérique latine, sa montée en puissance notable aux États-Unis, mais aussi dans les pays émergents d'Asie est constante et n'a que peu souffert de la crise économique et financière qui a touché les autres industries en 2008-2009.
Ce sport, dont les racines remontent loin dans l'histoire, a connu un formidable développement au XXe puis au XXIe siècle, le plaçant au coeur de certaines relations internationales, fixant des rivalités qui ont parfois trouvé leur expression lors de conflits armés, mais également intensifiant les rivalités et les relations entre différentes communautés au sein d'un même pays ou d'une même région.
Aujourd'hui encore, et alors que la Coupe du Monde en Russie est en plein déroulement, il convient de noter que le football semble bel et bien être l'un des sports majeurs de l'humanité et dont la domination culturelle à l'échelle du globe montre des signes de renforcement à bien des égards, y compris dans les pays qui y sont, jusqu'à présent, peu sensibles, mais également dans les pays traditionnellement consommateurs de football.
Par exemple, en France, pays pourtant considéré comme moins sensible à ce sport que ses voisins italiens, britanniques, allemands ou encore espagnols, le football professionnel a représenté un chiffre d'affaires de 7,5 milliards d'euros pour la saison 2015-2016, dont la moitié est concentrée sur quatre clubs que sont le Paris St-Germain, l'Olympique Lyonnais, l'Olympique de Marseille et l'AS Monaco. Récemment encore, les droits de rediffusion télévisée de la Ligue 1 ont battu un nouveau record avec près de 1 milliard d'euros par an. Ce montant représente une croissance de près de 27 % par rapport à 2010-2011 et à l'emploi de près de 35 000 personnes dont 1 086 joueurs. Cette économie n'est pas sans bénéfice pour l'État français qui, au titre de cette industrie, a prélevé en 2016 1,7 milliard d'euros d'impôts sur cette industrie (hors impôt sur le revenu des joueurs et employés du secteur), dont 776 millions d'euros sur les seuls clubs.
Cette progression française doit être perçue comme représentative de la tendance mondiale qui pousse à une augmentation importante des investissements réalisés dans ce sport, mais également vers une concentration importante des moyens sur un petit nombre d'acteurs économiques bénéficiant d'un avantage pionnier sur le marché et dont la valorisation capitalistique va fortement progresser au fur et à mesure que les marchés anticipent une montée en puissance de la consommation de football au niveau mondial. La financiarisation d'une partie faible en nombre, mais bénéficiant d'un niveau d'exposition médiatique important et de moyens financiers considérables va modifier les arbitrages de ces entreprises économiques afin d'optimiser leur rentabilité et de maîtriser leur environnement. Cette tendance naturelle de toute organisation à vouloir maîtriser son environnement va également concerner les faits sociaux qui entourent le football, mais également les consommations qui l'accompagnent.
[...] Si la translation des phénomènes de hooliganisme vers les compétitions internationales de sélection est un phénomène qui semble également prendre de l'ampleur, ce hooliganisme, très concentré dans le temps, revêt une importance différente pour les acteurs du football. En effet, ils sont de la responsabilité conjointe des fédérations mais surtout des pays organisateurs. Dans ce contexte, les incitations économiques évoquées plus haut et qui ont poussé les clubs et les championnats des grands clubs à mener des politiques de lutte contre le hooliganisme pourraient ne pas être suffisamment puissantes. i. [...]
[...] En France également, les groupes hooligans et ultras sont classés politiquement comme d'extrême droite le plus souvent, mais pouvant, dans d'autres situations, comprendre des idéologies d'extrême gauche, ce qui explique parfois des confrontations entre hooligan d'un même club mais d'idéologies différentes. Ces différences idéologiques sont notamment ce qui explique les rixes souvent violentes au parc des princes, entre le KOP de « Boulogne-boys » partisan d'une idéologie politique d'extrême droite et xénophobe au virage d'Auteuil14, plus cosmopolite et considéré par le Kop de Boulogne comme concurrent. [...]
[...] Elles sont le fruit de l'expérience qui vise à intégrer les modalités parfois nouvelles du hooliganisme afin de structurer et d'anticiper les mesures de contention humaines ou matérielles. ii. Campagnes de prévention et de sensibilisation Les campagnes de prévention font également partie des méthodes utilisées par les fédérations afin de lutter contre certaines formes de hooliganisme. Elles visent, notamment à délégitimer certaines pratiques consubstantielles au hooliganisme, notamment en s'attaquant à certains fondements idéologiques, mais également à ses symptômes les plus évidents qu'est la violence face aux arbitres. [...]
[...] Des acteurs importants à l'équilibre financier changeant Les fédérations Les fédérations sont des entreprises privées dont le financement est assuré, dans une large partie, par des revenus commerciaux. Ces revenus commerciaux sont, pour la plupart, issus principalement de deux sources que sont les revenus de diffusion des matchs de l'équipe nationale, mais également les partenariats. Ainsi, et à titre d'exemple, la fédération française de football, pour son budget 2012-2013 tirait près de 80% de ses recettes soit environ 160 millions d'euros de revenus commerciaux dont la moitié (82,2 millions d'euros) était constituée de revenus du sponsoring et des partenariats. [...]
[...] Les techniques employées par l'État relèvent ainsi principalement des moyens classiques du maintien de l'ordre et de l'action judiciaire. Si des unités spécialisées peuvent être déployées dans les stades, il est nécessaire de noter que celles-ci s'appuient sur des méthodes standard de contrôle de la foule et d'isolement des individus considérés comme dangereux. C. Des politiques au niveau des fédérations de lutte contre le hooliganisme Les fédérations ont également développé des méthodes de prévention du hooliganisme. Ces méthodes consistent principalement en des actions de communication à destination du public, visant à délégitimer les actions caractéristiques, mais également l'idéologie portée par les hooligans, mais également en l'imposition de normes techniques visant à réduire la probabilité d'occurrence, mais aussi les conséquences des phénomènes de hooliganisme. [...]
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