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Le sport féminin commence à s'intégrer dans la culture française comme nous l'assure Julie LONCHAMP dans un article du quotidien Le Monde du 01/08/04 à travers la phrase suivante : « en France, les femmes n'étaient que 9 % en 1968 à avoir une activité physique, contre 48 % aujourd'hui ». On constate que le sport féminin a réussi en partie à s'intégrer dans la société française.
En France le surf reste encore essentiellement une discipline masculine. En 1989, la Fédération Française de Surf (FFS) comptait seulement 3 femmes sportives de haut niveau pour 32 hommes. Quatre années plus tard, celle-ci se composait de 8 femmes sportives de haut niveau pour 42 hommes. Comme nous avons pu le dire quelques lignes auparavant la fédération possède une faible quantité de licenciés, ce qui s'explique peut être par le passé de ce sport. Le monde du surf a bien souvent repoussé toute autorité. En 2007, on retrouve plus de « free-surfeurs » (165 000 d'après Emmanuelle JOLY et Vincent BIARD) que de surfeurs licenciés (35 000 ont réalisé un stage au sein d'une école de surf dont 7562 sont affiliés à la FFS). Les femmes quant à elles sont majoritairement licenciées. Seulement 10 000 femmes représentent la population de surfeurs.
En 1998, Catherine LOUVEAU dans Sports, école, société : la différence des sexes s'intéresse à l'évolution des hommes et des femmes dans le sport. Elle a ainsi, dans son ouvrage, défini 5 types de groupes en fonction de leur taux de féminisation et de leur origine sociale. Le surf apparait dans la famille des « fédérations timidement voir nullement féminisées et qu'on peut dire de tradition masculine » . Le surf y côtoie toutes sortes de disciplines aussi différentes les unes des autres. On y retrouve des « pratiques de forte implantation régionale » comme par exemple la pelote Basque, ainsi que des sports plus traditionnels comme le football, rugby, cyclisme... Une dizaine d'années plus tard, la FFS est composée de 7562 licenciés dont 1876 femmes. La population féminine est représentée à environ 25%.
Pourtant Daniel CREIGNOU, un « shaper » traditionnel, lors d'une interview accordée au magazine Surf Session, estime que le surf féminin est l'âme de ce sport. Selon lui les surfeuses ont gardé dans leur manière de pratiquer le principe même de la discipline : la glisse. Aujourd'hui, on retrouve de la côte bretonne au Pays Basque peu de pratiquantes surtout hors de la période estivale. Ceci est surement lié à un manque évident de médiatisation, de compétitions féminines et de compétitrices, ce qui empêche la croissance du surf féminin. Il en convient d'ajouter à cela une multitude de barrières qui freinent sûrement l'épanouissement de la surfeuse.
En définitive, il serait intéressant de comprendre le processus de féminisation de cette discipline et de découvrir les obstacles que les femmes peuvent rencontrer.
[...] Le fait que la femme s'accapare le sport à sa guise est rattaché à l'évolution de l'image de celle-ci. Elles sont pour la plupart devenues financièrement autonomes, occupent des postes clés et leur rapport avec les hommes ont immanquablement bougé Aujourd'hui la notion de parité prédomine dans les consciences de la société. L'objectif serait d'aller vers une symétrie entre les deux sexes, malheureusement cela est encore une utopie. On souhaite une égalité entre les hommes et les femmes. Mais cependant elles ne peuvent pas occuper encore les mêmes postes que leurs homologues masculins, où quand c'est le cas, elles le sont à un salaire moins gratifiant. [...]
[...] On sait que 30 filles ayant répondu à l'enquête ne sont pas majeures. On suppose donc qu'elles sont soit lycéennes ou soit collégiennes. En définitive une majorité de personnes ayant répondu à l'enquête a un niveau scolaire relativement élevé. IV.5) Présence d'enfant : Sur toute la population interrogée, il y'a seulement 18 femmes qui ont eu des enfants. Ceci semble logique vu que plus de deux tiers des femmes ont moins de 25ans et que la moyenne d'âge du premier enfant pour une mère est de ans en France d'après une étude de l'INSEE de 2005. [...]
[...] Elles reconnaissent toutefois que le taux de femmes licenciées a considérablement augmenté depuis 30 ans. Cette évolution est due à un jeu de gagne terrain initié par certaines femmes à la conquête d'un territoire fortement masculinisé. Mais seulement quelques sports se sont féminisés, d'autres n'ont pas évolué. I ) 5 catégories : Catherine LOUVEAU et Annick DAVISSE ont découpé les différentes activités physiques selon l'intégration de la femme en 5 familles différentes : - Celles, largement féminisées et qui ont de longue date été investi par les femmes : danse, gymnastique, équitation - Celles, moyennement féminisées mais dont les effectifs féminins ont beaucoup progressé : natation, athlétisme, sport collectif - Celles, moyennement féminisées et dans lesquelles stagnent les effectifs féminins : ski, golf, escrime - Celles, qui sont peu féminisées mais dont les effectifs féminins ont progressé : aviron, judo, escrime - Et pour finir, celles qui sont timidement, voire nullement féminisées et que l'on peut nommer de tradition masculine : football, cyclisme, rugby, lutte Le surf se situe dans la cinquième famille classifiée par les deux auteures, c'est-à-dire celle où la population féminine est timidement voire nullement représentée. [...]
[...] I ) Le marquage sexuel sportif et ses similitudes avec le marquage professionnel. Les auteures DAVISSE et LOUVEAU expliquent que les femmes ont bien évidemment été soumises aux interdits réglementaires ou moraux lors de leur accession aux différentes disciplines existantes. Mais, elles estiment que les obstacles qui ont jalonné leur pratique ne sont pas liés qu'aux hommes. En effet, les femmes elles-mêmes se sont fixé des barrières liées à leur éducation, leur culture et leur religion. Celles-ci sont parfois volontaires, car elles veulent éviter les regards et remarques critiques. [...]
[...] De plus, on constate que l'histoire du surf féminin possède des similitudes avec celle du Tennis. C'est-à-dire, l'émergence de jolies joueuses a permis aux pratiquantes d'obtenir une notoriété et une reconnaissance quasiment équivalente aux tennis man L'apparition de ces belles surfeuses a permis à la pratique féminine d'obtenir une meilleure reconnaissance, aussi bien du public, des médias, des industriels et des pratiquants, cependant elles restent encore dans l'ombre des surfeurs masculins. II ) Bousculer des attendus sociaux et culturels : Les auteures avancent l'idée que ce sont généralement les bourgeoises voir les aristocrates qui vont ouvrir le sport à la population féminine. [...]
Référence bibliographique
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