Secteur des Technologies de l'Information et des Communications, TIC, croissance économique, productivité du travail, fracture digitale, paradoxe de Solow, policy mix
La nouvelle économie définit un nouveau secteur effervescent, celui des industries de l'information et des télécommunications (TIC) qui regroupent l'informatique, l'électronique et la télécommunication. Mais il désigne également une nouvelle manière d'appréhender l'économie dans son ensemble. En effet, le déploiement des industries de l'information et des télécommunications met en jeu la diffusion d'un nouveau modèle productif à l'ensemble de l'économie. Pour caractériser cette transformation on peut alors parler d'une troisième révolution industrielle qui s'appuie sur des informations techniques et des innovations sociales (nouvelle façon d'organiser le travail).
Nous allons étudier dans un premier temps en quoi les industries de l'information et des télécommunications peuvent contribuer à la croissance économique (I) et dans un deuxième temps en quoi le développement de la nouvelle économie ne se fait pas sans entraves (II).
Jusqu'à très récemment il était quasiment impossible de conclure à un effet sensible de l'informatisation sur la croissance économique et plus spécifiquement sur la productivité du travail. En effet, en 1987 Solow écrivait « on voit les ordinateurs partout, sauf dans les statistiques ». Aujourd'hui la situation américaine montre que ce paradoxe a été levé et prouve que les Technologies de l´Information et des Communications ont un rôle non négligeable dans l'économie.
En 1998, le secteur des nouvelles technologies représentait 8,2% du PIB américain et 4% des emplois. De 1995 à 1999, la croissance américaine a connu un rythme exceptionnellement élevé et n'a cessé de s'accélérer au cours de cette période en augmentant de 4% par an en moyenne.
Cette croissance américaine a longtemps été interprétée comme une reprise conjoncturelle bénéficiant d'un enchaînement vertueux où la croissance génère des revenus, des opportunités d'investissement et des gains de productivité, qui se conjuguent pour créer un phénomène auto-entretenu. A ce cycle habituel, un certain nombre de facteurs favorables se sont ajoutés. Tout d'abord, la récession mondiale a fait baissé les prix des matières premières. De plus, le dollar était fort, ce qui a diminué de 10% les prix des produits importés entre 1996 et 1999. Toutefois un certain nombre d'indicateurs dont on attendait qu'ils fléchissent comme la productivité du travail ont maintenu leur progression. La croissance a également surpris les prévisionnistes puisqu'ils s'attendaient à ce qu'elle soit inférieure à 2,5% par an pendant la période 1996-1999.
Mais ce qui est encore plus frappant c'est l'évolution de la productivité du travail. Sa progression atteint 2,66% par an au cours de la période 1996-1999, soit près d'un point de plus qu'au cours de la période 1991-1995 et deux points de plus qu'au cours de la période 1975-1982. Cette accélération s'explique pour moitié par l'usage des Technologies de l´Information et des Communications et pour moitié par la hausse de la productivité globale des facteurs. Et selon Robert Gordon, l'essentiel de la croissance de la productivité totale des facteurs s'explique pour moitié par sa progression dans les secteurs produisant les nouvelles technologies. La diffusion des Technologies de l´Information et des Communications a donc engendré une forte accélération des gains de productivité.
[...] Face au retard accumulé, l'Europe a décidé, lors du Conseil Européen de Lisbonne en mars 2000, de devenir l'économie de la connaissance la plus compétitive et la plus dynamique du monde Cette résolution s'est accompagnée de l'adoption de lignes de politiques structurelles (conditions propices au plein emploi, création d'un espace européen de la recherche et de l'innovation ce qui témoigne donc d'une réelle volonté européenne de devenir compétitive par rapport à la politique économique américaine 2. Les inconvénients découlant de cette nouvelle économie 1. De la fracture sociale à la fracture digitale. [...]
[...] Ceci s'explique par le fait que les entreprises doivent se réorganiser. ( Plusieurs facteurs expliquent l'avance prise par les Etats-Unis sur l'Europe : - La recherche et développement Elle a longtemps été impulsée par les dépenses de la défense. De plus, les universités y ont également joué un rôle actif. Tandis qu'en Europe la part des dépenses de recherche dans le PIB reste faible et il n'existe pas de pôles d'excellence européenne. - La déréglementation des années 80 Elle a ouvert à la concurrence un secteur détenu par deux grands groupes (IBM et ce qui a facilité l'apparition de firmes rivales telles que Microsoft, Intel, Cisco ou Dell. [...]
[...] Et selon Robert Gordon, l'essentiel de la croissance de la productivité totale des facteurs s'explique pour moitié par sa progression dans les secteurs produisant les nouvelles technologies. La diffusion des Technologies de l´Information et des Communications a donc engendré une forte accélération des gains de productivité. Durant la seconde moitié des années 90, le rôle de l'usage de l'informatique est beaucoup plus significatif et expliquerait 0,9 point de croissance aux USA. Ce rôle considérable tient à la place importante qu'elle occupe dans les dépenses d'investissements des entreprises, ces dernières bénéficiant de la baisse des prix. [...]
[...] Pour les Technologies de l´Information et des Communications, elle représente une quasi-exclusivité des budgets. ( Si l'on procède à une comparaison Europe-Etats Unis, elle n'est pas en apparence défavorable à l'Europe, mais dans le détail, sa structure et les synergies sont faibles. Il y a donc un risque d'accumuler un certain retard. En effet, bien que l'essentiel du développement des ne revienne au privé, le gouvernement américain reste très présent dans le domaine de la R&D en engageant des sommes considérables dans la recherche dite de pointe (comme les logiciels A cela s'ajoute la forte présence de sociétés de capitaux qui financent des projets et l'importante collaboration entre les entreprises et les universités qui insufflent une dynamique dans la recherche. [...]
[...] ( La réorganisation du travail, ou plus exactement la réorganisation des méthodes de travail au sein des entreprises elles-mêmes, apparaît comme un facteur essentiel de transformation des Technologies de l´Information et des Communicationsen croissance. Sans réorganisation, l'informatique reste onéreuse : les entreprises augmentent leurs dépenses d'investissement sans en récolter les fruits. Le paradoxe de Solow s'explique donc par la coexistence de deux types d'entreprises : les entreprises non réorganisées, que l'introduction de nouvelles technologies perturbe ; celles réorganisées et informatisées, dont la productivité s'améliore. [...]
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