Mutations de l'industrie musicale, adaptations des grandes maisons de disque, révolution digitale, Sony, EMI, Universal, UM, Warner Music, BMG, droit à l'image, peer-to-peer, Napster, MySpace, YouTube, Deezer, Tidal, labels indépendants, Bleep, Jamendo, Kazaa, Grokster, Morpheus, parts de marché
Nous avons voulu traiter d'un sujet d'actualité, comme proposé par les enseignants en charge de l'atelier. Cette première orientation nous a naturellement portés vers les nouvelles technologies, Internet, et l'impact que leur développement a pu avoir sur les sphères économiques, et industrielles.
Le secteur culturel, centre d'intérêt commun du groupe que nous formons, a de plus souvent été mis en première ligne des activités les plus impactées par cette "troisième révolution industrielle", celle des nouvelles technologies de l'information et des communications. Le développement d'Internet a en effet drastiquement modifié le rapport que nous entretenons à la culture, en augmentant les opportunités de consommation (streaming, partage…), baissant voire supprimant les coûts ("VOD", téléchargements illégaux ou non…), mais également en facilitant sa production (musique, vidéo, art…).
Outre cet aspect d'actualité, nos premières recherches nous ont confortés dans cette orientation, notamment la facilité d'accès à des données empiriques mesurant les évolutions de la production, distribution, et consommation des biens culturels. C'est de ce constat que nous sommes partis pour choisir notre sujet, et notre étude se focalisera sur le secteur musical. Le constat d'une "crise" de l'industrie musicale ces dernières années est largement répandu, et étudié ; comme dit plus haut, les NTIC ont profondément changé le rapport que les consommateurs, mais aussi les producteurs, entretiennent avec la musique.
[...] Le circuit traditionnel de la musique se maintient donc, jusqu'au processus de distribution. Malgré les réponses des majors, et le graphique utilisé plus haut (chiffre d'affaires de l'industrie musicale aux États-Unis) le montrent, leurs réactions s'avèrent inefficaces ; si les plateformes sont condamnées, voire supprimées, de nouvelles réapparaissent régulièrement, et il apparaît impossible de réguler ces nouveaux flux dématérialisés. Aussi leur chiffre d'affaires continue de baisser. Les maisons de disques principales vont donc commencer à adopter de nouvelles stratégies. D'abord, elles vont chercher à diversifier leurs revenus. [...]
[...] En effet, ces « secousses technologiques » vont provoquer plusieurs pressions au changement sur chacune des pratiques des majors présentées plus haut. La première est la perte du monopole du bien matériel, qu'était le CD ou le vinyle avant lui, le consommateur pouvant reproduire chez lui ce bien, à partir d'internet. Les diversifications d'accès aux biens musicaux présentés plus hauts provoquent une redéfinition du rôle des majors dans la distribution de ce bien. Par ailleurs, le bien lui-même s'est transformé. Alors que le CD est un bien rival, le fichier musical dématérialisé est un bien non rival. [...]
[...] Sur internet, les formes de promotion des biens musicaux constituent la méta- information. Elle recouvre trois outils ou pratiques. C'est d'abord la promotion « traditionnelle », par la publicité ; ce peut être le référencement payant dans les moteurs de recherche, mais surtout l'autopromotion, les artistes pouvant avoir leur propre site internet. C'est ensuite une base de données et des logiciels permettant d'orienter les consommateurs, comme les algorithmes de suggestion ou les playlists. Enfin, il y a une extension du bouche-à-oreille permise par Internet, grâce à la multiplication des blogs et sites où les consommateurs donnent leurs avis. [...]
[...] Une évolution rendue nécessaire par la contraction du marché. Cette traduction de l'exigence de diversification des revenus s'est en effet logiquement accompagnée d'un mouvement de concentration des structures, phénomène observable dans toute industrie en crise. Les exemples sont légion : ● Warner rachète en 2007 la société Front Line Management, puis Jean- Claude Camus Productions en 2008 et Nous Productions en 2010 ; ● Sony BMG rachète la société de spectacle Arachnée Productions ; ● Universal, propriétaire de l'Olympia depuis 2001, acquiert en 2007 Sanctuary Group (management d'artistes, merchandising et organisation de tournées) ; ● Wagram acquiert en 2010 une partie du capital du groupe Tôt ou tard (éditeur, spectacle et management) À ce phénomène d'acquisitions s'ajoutent également des développements en interne : création de structures dédiées, comme 360 chez Warner, ou encore création par Universal en 2008 de l'agence U think , dédiée au sponsoring/ endorsement. [...]
[...] Concrètement, les majors vont à la fin des années 90 - début des années 2000 - multiplier les attaques contre leurs nouveaux concurrents. L'exemple le plus emblématique est le procès opposant Napster à la RIAA (Recording industry association of America), qui a déposé sa plainte en décembre 1999 au nom des 5 Majors (BMG, Warner, Sony, EMI et Universal), en accusant Napster de favoriser le piratage des œuvres musicales et de violer les droits d'auteur. Ces actions légales ont été accompagnées de campagnes publicitaires condamnant l'immoralité du piratage. « Stop destroying the band you like. [...]
Référence bibliographique
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